"C'est la première fois de ma vie que je vois deux grands dingues
dignes de l'asile dans une cour d'assises", a lancé à la cour Paul
Bensussan, expert psychiatre près la Cour de cassation. Les journées de
vendredi et de lundi sont consacrées à l’audition des dix spécialistes
qui ont examiné Moitoiret et sa santé mentale. Quatre avaient conclu à
une abolition totale de son discernement, et les six autres à une
altération plus ou moins prononcée. Le docteur Paul Bensussan n’avait
lui pas signé le rapport du collège d’experts dont il faisait parti, "pour raison éthiques" selon ses termes. "Mes collègues se sont pris
les pieds dans le tapis", a-t-il notamment déclaré, en dénonçant "l’enfumage de la Cour d’Assises." Et le spécialiste précise sa pensée : "On a un crime atroce sur cet enfant de 10 ans et il faut forcément
que Moitoiret soit jugé." Pour lui, les parents du petit Valentin,
poignardé de 44 coups de couteau, en juillet 2008, "savent déjà
qu'ils repartiront sans explications." En réponse, l'avocat de la
famille s'est lui aussi élevé contre l'avis du Dr. Bensussan: "Vous
partez d'un postulat, qu'il n'y a que vous qui avez raison."