Pour sa troisième candidature successive à la présidentielle, ils lui réservent des articles et des reportages quasiment similaires à ceux de la précédente élection. Dans l’intervalle, Bayrou intéresse moins. Il occupe certes une place non négligeable dans le débat national mais chacun sait qu’avec deux députés seulement, son mouvement ne peut pas peser sur la vie politique française. Ces dernières années Bayrou n’a d’ailleurs pas été le seul à vouloir incarner le centre, territoire politique nébuleux dont il est tellement difficile de cerner les contours qu’on finit par douter de son existence. Borloo puis récemment Morin avec son Nouveau centre (« nouveau » change radicalement la donne il faut l’admettre !) ont tenté de lui ravir ses arpents de bonne terre électorale que Bayrou, en agriculteur de métier, laboure inlassablement dans l’attente de leur moisson quinquennale. Il suffit ainsi d’observer Bayrou une fois candidat déclaré pour comprendre que l’homme ne vit que pour cette échéance.
Habituellement austère, il s’illumine à la façon d’un gamin qui va monter sur le manège présidentiel mais sans prendre conscience qu’il n’aura droit qu’à un seul tour. On peut comprendre que l’espoir naisse à chaque fois dans son cœur et celui de ses partisans car les sondages sont plutôt bons. Les médias en rajoutent en le présentant toujours comme le candidat qui va faire la surprise, un présidentiable rassurant qui peut réconcilier les français. Malheureusement Bayrou n’est jamais présent au second tour. En 2007, il était apparu incrédule puis aigri du mauvais sort que les électeurs lui avaient encore réservé, le laissant sur le bord de la dernière ligne droite avec des millions de voix qui ne lui appartenaient déjà plus. En 2012 ce sera exactement la même chose. Une longue campagne pour y croire, les suffrages de ceux qui ne veulent pas voter pour la gauche ou la droite au premier tour, puis le manège qui s’arrête faute d’avoir décroché le pompon. Bayrou s’en remettra vite. Il lui suffira de se préparer pour 2017. Cinq années après tout, cela passe vite.
Excellentes fêtes à tous.
Marianne: la citation d'Albert camus est très belle mais concernait la culture ! Angèle chacun a le droit d'être sarcastique avec Bayrou sachant que son activité politique est exclusivement tournée vers la campagne présidentielle avec l'obstacle quasi insurmontable d'effacer la droite républicaine ou la gauche au premier tour. La bipolarité de notre système politique a été une seule fois contrariée en 2002 par Le Pen mais c'était une forme de hold up electoral ! Bayrou se sent de surcroit investi d'une sorte de mission immanente qui n'a pour l'instant pas convaincu le corps électoral de le placer au second tour. Mais peut être que le scrutin de 2012 me démentira...
Signaler RépondreCette élection présidentielle sur fond de grave crise mérite mieux que cette comparaison à un tour de manège où il s'agirait de décrocher le pompon ! François Bayrou mérite mieux que cette qualification de gamin illuminé à l'idée de faire un tour de manège.
Signaler RépondreCette presse moqueuse, superficielle, qui donne une telle image de la politique, ne fait pas honneur à la démocratie.
Comme disait Albert Camus : « Loin de refléter l'état d'esprit de la pensée du public, la plus grande partie de la presse française ne reflète que l'état d'esprit de ceux qui la font. A une ou deux exceptions près, le ricanement, la gouaille et le scandale forment le fond de notre presse. A la place de nos directeurs de journaux, je ne m'en féliciterais pas. Tout ce qui dégrade en effet la culture, raccourcit les chemins qui mènent à la servitude.
Une société qui supporte d'être distraite par une presse déshonorée et par un millier d'amuseurs cyniques décorés du nom “d'artistes” court à l'esclavage, malgré les protestations de ceux-là mêmes qui contribuent à sa dégradation. »
let's go ! moi aussi j'attends avril (eh oui le premier tour aura lieu en avril pendant les vacances scolaires) avec impatience. j'ai annulé mon séjour d'un semaine à la mer pour pouvoir voter.
Signaler RépondreBeaucoup de mauvaise fois dans cet article, je ne me souviens pas qu'en déc-2006 les journalistes annonçaient que F. Bayrou pourrait créer la surprise... Je me souviens même qu'ils lui accordaient peu d'importance. Toujours est-il qu'un homme véritablement indépendant inquiète les appareils politiques bien huilés à la sauvegarde de leurs petits intérêts qui n'ont rien à voir avec l'intérêt général. Pour ce qui est du nombre actuel de députés, il est la preuve de son indépendance qui n'est pas négociable et il rassemblera les meilleurs !
Signaler RépondreLa cote de sympathie de Bayrou "l'emmerdeur" , l'empêcheur de tourner en rond surprend les journalistes. Tant mieux !!!
Signaler RépondreEt je pense que ce n'est qu'un début.
Rendez-vous en mai
18,6 % plus que chichi en 2002 !
Signaler Répondrerdv en 2012