Foyer Notre-Dame des Sans-Abris : "2012, annus horribilis"

Foyer Notre-Dame des Sans-Abris : "2012, annus horribilis"
Didier Maciocia - LyonMag/JazzRadio

Le directeur du foyer Notre-Dame des Sans-Abris était l’invité de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.com.

Alors que la préfecture du Rhône assure que les 650 places supplémentaires d’hébergement d’urgence seront suffisantes cette année, cinq syndicats et associations ont tiré la semaine dernière la sonnette d’alarme, estimant à près de 300 les personnes dormant dehors chaque jour. "Je ne contesterai pas ce chiffre, ce sont ce que les statistiques nous disent", reconnait Didier Maciocia. "Sur ces 300 personnes qui pourraient être positionnées comme ‘sans solutions’, il existe un certain nombre de personnes dont le degré d’urgence n’est pas vraiment prouvé", recadre-t-il, même s’il concède que "sur le Rhône, il n’y a pas assez de places pour héberger toutes les personnes qui sont en demande."
Sur le Rhône en effet, les places d’hébergement fixe à l’année s'élèvent à 2 700, plus 650 places supplémentaires mises à disposition de manière graduée par l’Etat tout au long de l’hiver.  "Je constate que le nombre de places s’est considérablement accru ces dernières années, estime-t-il en juge de paix, mais la demande, plus que latente, existe", explique-t-il. A ce jour, la préfecture du Rhône met à disposition 472 places supplémentaires. "D’autres structures ouvriront à partir du 2 janvier", précise Maciocia, qui juge l’accroissement "considérable" par rapport aux années précédentes.
Les associations jugent pourtant la situation plus difficile que les autres années. "Les dernières annonces sur les plans de licenciement, la récession, nous laisse entrevoir une annus horribilis en 2012, prédit-il. Nous sommes très très inquiets sur le sort ds personnes qui passent au foyer Notre-Dame des Sans-Abris." Ces "passagers", comme les nomme Didier Maciocia, n’ont d’ailleurs plus vraiment des profils de marginaux en décrochage social. "Nous pensons que la classe moyenne est de plus en plus touchée", concède-t-il, tout en souhaitant éviter bon nombre de cliché sur la paupérisation. "Otons ce mythe des travailleurs pauvres, nous ne pensons pas que sur le Rhône il y ait vraiment une difficulté sur ce type de population", précise-t-il.
A Lyon, ce sont près de 1 500 bénévoles qui aujourd’hui s’impliquent. "Les Lyonnais sont généreux, autant dans le temps qu’ils consacrent aux foyer Notre-Dame des Sans-Abris qu’au niveau des dons", se réjouit le directeur du foyer. "Mais nous n’avons jamais assez de bénévoles", glisse-t-il. L’appel est lancé, tant au niveau des bénévoles que des donateurs.
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