Top départ mercredi pour cinq semaines de soldes. La période, qui
s’étendra jusqu’au 14 février, devrait permettre aux commerçants
d’écouler des stocks copieux, qui dorment parfois dans les
arrières-boutiques. La faute à la météo, selon Georges Célérier. "L’été s’est prolongé jusqu’à des dates très avancées, rappelle-t-il. Le besoin de textile devient dès lors plus réduit." L’atmosphère de crise européenne est également un frein à la consommation. "La conjoncture n’est pas la meilleure, regrette-t-il. Nous sommes en crise et cela a une incidence pour acheter dans les meilleures conditions." Conlusion : "Selon les catégories, les stocks devraient être assez importants."
Alors comment bien faire les soldes? Faut-il profiter des prix cassés immédiatement ? "Je
suis très prudent. Avec le -70%, il y a toujours le petit astérisque ou
l’offre stock est en général accordée aux produits avec des tailles
incroyables ou des couleurs pas possibles. La marchandise a peut être
dix ans", prévient Célérier. Ce patron à l’ancienne de la rue Emile Zola (2e) n’a pas
modifié sa méthode, et la course aux prix cassés ne passera pas par son
commerce. "Dans ma boutique, je
commence toujours à -30%. Et je préviens le client que dans la quinzaine
suivante je serai à -40%, et ensuite à -50%. Je ne suis jamais allé
au-delà de -50%." Dès lors, faut-il attendre les dernières démarques de fin de période de soldes ? "Attendre
les dernières démarques, sI vous voyez un produit qui vous plait
beaucoup, et qu’il ne reste qu’une seule pièce à la bonne taille, c’est
un risque à prendre", glisse Célérier. Et le commerce, la relation client/commerçant devient de plus en plus décomplexée. "Certains
clients essaient de discuter avec le commerçant. Ce n’est pas du bluff,
c’est du rapport de force. La clientèle masculine, parfois dans les
affaires, a l’habitude de marchander, explique-t-il. Moi, je suis strict et franc. Je
leur dit : ‘revenez dans quinze jours, je serai à -40%’."
Un nouveau modus vivendi entre la clientèle et les commerçant, qui passe
désormais par la négociation sur le prix d’articles déjà démarqués. "Les consommateurs font plus attention, confesse Célérier. Je
discutais avec d’autres commerçants, car cette inclinaison ne se situe
pas que dans le vêtement. Je discutais avec un éminent professionnel
dans les vins fins. Je discutais avec le patron, et le monde fou qu’il
avait eu pendant les fêtes. Certes, mais son panier moyen avait
diminué." Et pour le président des Vitrines de Lyon de regretter un peu le temps où "les soldes n’existaient quasiment pas." "Cela se limitait à quelques jours, se souvient-il. La
durée a augmenté, le volume est de plus en plus important, les remises
également. In fine, je pense que pour certains, une bonne partie de leur
chiffre d’affaire est fait pendant cette période."