Fin décembre, il avait ainsi remplacé Jean-Olivier Viout, resté en poste
durant sept ans. A Lyon, il retrouve la ville où il a fait ses études
et où il a débuté comme auditeur de justice. En 1983, il avait entamé un
"tour de France" professionnel qu'il avait récemment stoppé à Colmar.
Ce retour, 28 ans après son départ, sera motivé par une volonté de
succéder de la meilleure des manières à un monument de la justice
lyonnaise.
Vendredi, il était donc intronisé par ses pairs devant plusieurs personnalités comme le sénateur-maire de Lyon Gérard Collomb, le nouveau directeur de la PJ Francis Choukroun, l'ancien magistrat Pierre Truche ou encore le garde des Sceaux Michel Mercier. Une longue séance que Jacques Beaume a passé en partie sur une chaise, casquette et gant sur les genoux. Ses doigts auront eu le temps de faire mille fois le tour du couvre-chef alors que Jean Trotel, premier président de la cour d'appel de Lyon, énonçait les récentes réformes et les futures échéances pour la justice nationale et locale.
"Je suis parti de Lyon il y a longtemps, j'ai tout à apprendre"
Le nouveau procureur général aura notamment l'occasion de voir le retour des services dans l'historique palais des 24 colonnes en travaux durant 4 ans. Le déménagement aura lieu entre les 15 juin et 15 juillet prochains.
Jacques Beaume aura finalement le droit de s'exprimer après plus d'une heure passée sur sa chaise, face aux 33 magistrats. L'homme "d'écoute, de dialogue et de compréhension" se défend d'afficher une quelconque
sympathie politique : "je n'afficherais aucune autre appartenance que celle à la République".
Il a par ailleurs annoncé que "frapper l'argent du crime fonctionne
aussi bien que frapper le crime lui-même". Ce sera le cheval de
bataille de celui qui est désormais à la tête des 33 magistrats du
parquet de la cour d'appel de Lyon. A défaut d'avoir eu le temps de déjà faire ses preuves, Jacques Beaume, "intimidé par l'enjeu", aura eu le mérite de faire rire et de prouver sa qualité d'orateur. A ses magistrats, il lança notamment : "Réjouissez vous d'avoir comme procureur général quelqu'un qui a passé 15 ans à votre place".