Bien sûr il y a aussi l'Europe, notre futur. Un futur de rêve fédéral et
social je l'espère. Ah l'Europe! Qu'il est bon pour faire partie du bal
des faciles postures de la dénigrer. Il est vrai qu'elle donne le bâton
pour se faire battre entre ses absences en Hongrie ou en Grèce.
Faut-il pour cela abandonner le rêve européen ? On me permettra
d'aborder cela de façon plus complète une autre fois. Aujourd'hui c'est
de Lyon qu'il est question.
Ce Lyon qui perfuse même inconsciemment mon sentiment d'appartenance.
Est-ce réellement par distraction ou étourderie quand, remplissant un
formulaire d'entrée à Taïwan, j'y ajoutais naturellement la mention
"Lyonnais" à la case "Nationalité" ?
Lyon.
Lyon mon pays, disait le lumineux André Mure reprenant la formule d'Henri Béraud.
Certes, à cette patrie il peut nous arriver d'être infidèles, d'avoir
des yeux ailleurs, des tentations d'exils temporaires. Prenant tantôt
pour maitresse de week-end ou d'échappée buissonnière l'amour de
Londres, Douala ou Taipei. Mais sans jamais oublier la cité aimée.
Mais enfin quoi de plus normal dans ce patriotisme local, qui est à
l'image de notre ville, ouvert sur le monde et ses innovations, loin
des douteux enfermements folklorisants du conservatisme et du
chauvinisme de bas étage.
O, combien le génial Félix Castan a comme toujours raison quand il dit
: "On n'est pas le produit d'un sol, on est le produit de l'action que
l'on y mène".
Lyon est ainsi une sorte de petite nation, avec sa culture, ses
expressions. Ses figures actuelles et passées. Elle a aussi des
batailles, ses victoires et des défaites. Ses drames historiques avec
l'exécution de Blandine dans le cirque romain. Ses face-à-face avec le
reste de la France lorsqu'elle est assiégée puis massacrée sous la
Révolution. Ses spécificités politiques comme lorsqu'elle vote
massivement "oui" au traité constitutionnel en 2005 ou que la gauche
évoque un modèle lyonnais de gouvernance locale.
Lyon a ses écrivains et ses peintres qui la célèbrent, en dressent les
traits, en façonnent le récit, en dessinent les destins entremêlés.
Peut-être lui manque-t-il par contre quelques chansons pour la célébrer.
Il y en a peu. Mais, et on l'aurait oublié, elle a bien évidemment,
c'est sans mauvais jeu de mot - presque une tarte à la crème, sa
gastronomie, célébrée à juste titre jusqu'à plus soif, c'est bien le cas
de le dire, dans les portraits façonnés par la presse nationale et
d'ailleurs lorsqu'il s'agit de la dépeindre un peu partout en France et
dans le monde. La différence en 2012, c'est que, à côté des recettes de
quenelles et de gratons, ils parlent aussi et surtout de notre cité, de
ses changements de cette dernière décennie, de sa beauté immémoriale
mais aussi de l'énergie de tous ceux qui la façonnent. Chacun à leur
façon. Faisant de tous les porteurs de cette belle idée qui porte un nom
: Lyon.
Retrouvez d'autres billets de Romain Blachier sur son blog Lyonnitude(s).
Marketing territorial + prose lyrique à 2 balles = identitaires lyonnais.
Signaler RépondreAssez logique, au fond!
un bon petit texte ^^ bravo!
Signaler RépondreMon sang est rouge est bleu, ma seule patrie c'est Lyon!
@Carole. Est-ce à l'esprit étroit que vous posez la question ? En attendant, vous avez été assez fine sur ce commentaire pour éviter la censure en posant une bonne question, bravo.
Signaler RépondreIl y aurait encore beaucoup à ajouter ! On retrouve bien dans ce papier le titre de ton blog Lyonnitude Romain. Mais y a-t-il une identité lyonnaise, et comment la préserver sans passer un étroit d'esprit voire un extrêmiste ?
Signaler RépondreBof
Signaler RépondreLe sentiment d'appartenance n'appartient à personne. Joli texte !
Signaler RépondreSuperbe texte et pourtant je ne suis pas du même bord politique que Romain Blachier. Comme quoi, tout est possible !!!
Signaler Répondrele glone de 12h14 d'aujourd'hui comment ça va ??
Signaler RépondreEn tout cas il n'aura pas de souci l'élu du 7eme pour aller au stade du Mont OUT? une place dans voiture de seigneur Collomb Gérard l'attend!
et son équipe ! l'OL !!
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