Alors que le couple Sarkozy/Merkel ne s’est jamais montré aussi uni, l’amitié franco-allemande est-elle devenue l’arme secrète du président sortant, candidat attendu à sa réélection? "C’est une arme évidente, glisse Malégarie. Pour autant, je pense que l’intrusion d’un pays ami, si puissant soit-il, me choque." Au banc des accusés, la facilité à jouer de la crise, présentée comme inexpugnable, pour dire "que l’on sauve les meubles." "C’est une rhétorique de campagne qui m’agace beaucoup que de grossir le trait de la crise pour mieux se dédouaner de ses propres faiblesses", explique sans concessions le vice-président de la Maison de l’Europe.
Pour autant, cette renaissance opportune de l’axe franco-allemand ne semble pas séduire les électeurs. Avec en toile de fond, une forme de circonspection sur une solution européenne aux problèmes nationaux. "Je ne crois pas que les gens soient obnubilés par les grandes stratégies. Ils attendent des réponses pratiques. Ils se demandent ce que fait l’Europe pour eux, sur la question du chômage", illustre-t-il.
Et de défendre l’idée d’une Europe fédérale. A l’Allemande, mais avec une variable d’ajustement propre à chaque culture. "Aucun modèle n’est transposable, recadre-t-il. Je suis pour une Europe fédérale, mais cela ne veut pas dire que l’on va d’un coup de baguette magique changer les mœurs politiques et culturelles." Une culture clivante pour Alain Malégarie. "Nous n’avons pas la culture allemande. Outre-Rhin, un euro de dépense est égal à un euro de recette. La culture latine française, c’est 'je m’endors sur l’euro qui est un anesthésiant, qui est tellement bon qu’on ne le dévaluera pas'."
Difficile donc d’envisager une retape à la française du modèle allemand, malgré la ficelle utilisée par les politiques, dont Sarkozy. "Prenons le cas de l’industrie allemande, qui représente 26% de son PIB contre 14% pour la France." La planche de salut, c’est donc l’Europe pour Malégarie. "La France a dilapidé son potentiel industriel, constate-t-il. Faisons une Europe fédérale, et l’Europe fera un peu plus."
Mardi 7 Février 2012 à 10h33
Couple franco-allemand : "Cette rhétorique de campagne m’agace"
Alain Malégarie - JazzRadio/LyonMag
La vice-président de la maison de l’Europe et des européens de Lyon,
Alain Malégarie, était l’invité de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à
Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.com.
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L'idée Fédérale à gouvernance supranationale est une vision d'hier. Suite au mouvement d'humeur des peuples européens qui ont dit stop, nous devons aller vers un modèle de gouvernance inter-étatique multi-vitesse, plus confédéral. Respect de l'Etat-Nation tout en favorisant la collaboration européenne à échelle variable qui respecte les cultures et les volontés populaires sinon l'Europe ne tiendra pas. C'est un peu ce qui se passe actuellement, nous devons le formaliser, le théoriser et l'optimiser.
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