Est-ce la fin du jeu de dupes sur la question des transports entre les
différentes collectivités locales ? En conférence de presse mardi matin,
le président de Région Jean-Jack Queyranne a fait part de son souhait
de "rassembler tout le monde pour une meilleure coordination des
transports en communs." Bus, tramway, métro, et désormais trains réunis
sous une tarification commune? "Ce projet donnerait une véritable force à
Rhône-Alpes", confesse Queyranne.
Le pôle métropolitain, ce nouveau syndicat mixte fermé, superstructure
des établissements publics de collaboration intercommunale (EPCI),
n’aura certes pas de fiscalité propre, mais portera des actions dans le
domaine de l’économie, de la culture, des transports et de
l’aménagement. Sans automaticité de transfert de compétences. Une super
auberge espagnole en quelque sorte. Le protocole d’orientation a été
signé à la mi-janvier entre les représentants du Grand Lyon, des
communautés d’agglomérations de Saint-Etienne métropole, des Portes de
l’Isère (CAPI) et du Pays Viennois. La question des transports
représente son enjeu central car ces quatre institutions sont
discontinues géographiquement. Seul le concours du ferré permettrait de
lier ces territoires, donnant une légitimité à l’initiative du pôle
métropolitain.
"Cela ne signifie pas pour autant un démembrement de la région", recadre
Queyranne. Evidemment, toutes les compétences régionales ne se
retrouverait pas englouties dans la seule entité du pôle métropolitain.
La Région déciderait sciemment de garnir l’offre transport avec le ferré
qu’elle gère. Un incontournable pour créer une offre de transports
multimodale à tarification zonale, sur le même modèle que Paris et sa
couronne. C’est là l’objectif. Le Département, qui souhaitait se retirer
du Sytral pour créer son propre syndicat de transport, se retrouverait
ainsi bien dépourvu si Rhône-Alpes cède aux sirènes métropolitaines.
Il semble que le président du Conseil général Michel Mercier se soit déjà fait à l’idée d’un
rétropédalage départemental sur la question. Reste à convaincre François
Hollande, qui a promis de faire sauter la réforme territoriale s’il est
élu président de la République en mai 2012. Mais Queyranne se dit "confiant" pour l’avenir de ces superstructures. "Aujourd'hui les pôles
métropolitains existent, on ne peut plus rien y faire, concède-t-il. En
plus, en France on ne supprime pas les structures, on en crée toujours
plus."