Le théâtre a cette aisance et cette capacité à dénoncer et tourner en
ridicule les puissants, en mettant le doigt sur certains comportements,
au moment où la campagne, la vraie, entre dans son rythme de croisière,
parfois digne de celle du Costa Concordia et souvent si prévisible
qu’elle en devient cocasse. L’histoire de Je vous veux du bien
commence avec Jérôme Derevko, le maire d’une petite commune en campagne
pour être élu une troisième fois. Il est rejoint par Dominique de
Saint-André, un conseiller en communication qui veut faire de lui le
prochain président de la République, rien de moins. Pour ce faire, le
communiquant va devoir revoir intégralement la stratégie de son
poulain : "Vous n’êtes rien. Vous n’êtes personne. Vous êtes le maire
d’un village de merde, avec une flopée de Oui‐oui pour électeurs qui
vous engraissent avec leurs fromages pourri. Vous n’intéressez personne.
(…) Je vais faire de vous un homme à la stature nationale." Et il n’y
va pas par quatre chemins : "Les électeurs s’en foutent de savoir si
vous allez sauver la France, l’euro ou le miel de votre région. Ce
qu’ils veulent, ces cons, c’est que vous en ayez l’air et ça, ça leurs suffit."
On retrouve dans cette pièce une accroche directe avec la réalité, la
plupart des candidats à la présidentielle sont raillés, tout comme les
jeux d’alliance entre les partis et les méthodes parfois filoutes pour
conquérir un électorat, ou en subtiliser aux adversaires, qu’ils soient
du camp adverse ou du même bord. Le personnage principal, de gauche,
doit donc se battre avec les socialistes : "Hollande… S’il gagne, je ne
sais pas, j’arrête tout. Il est vide ce mec." Grâce à des références
aux politiciens qui ont marqué l’histoire de la politique française et
un conseiller en communication sans scrupules face à un candidat de
terroir, Christophe Pantaleo livre ici un portrait au vitriol d’une
certaine façon de faire de la politique, une façon qui s’est imposée
comme la plus efficace donc la plus utilisée.
La pièce sera jouée deux fois dans le 6e arrondissement de Lyon, au
théâtre Terres Imaginaires de la rue des Charmettes les samedis 18
février et 3 mars à 20h30. Les rôles principaux sont tenus par
Christophe Pantaleo, François Rauch de Roberty, Lorelei Mathieu, Bruno
Laville et Wisssam Bengherbi, qui tournent en alternance. L’entrée coute
5 euros.
artifice hélas très très amateur voir mauvais
Signaler RépondreJ'ai vu la pièce. Le texte est de qualité, les acteurs généreux. Un bon moment garanti
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