Cette magnifique aventure doit d’ailleurs beaucoup au lyonnais Thierry Frémaux, directeur de l’Institut Lumière et Délégué général du festival de Cannes. En sélectionnant The Artist en compétition au dernier moment, il a permis au film d’être vu par la presse cinématographique mondiale et surtout par le producteur Harvey Weinstein qui , se prenant de passion pour cet hommage au cinéma américain, est devenu le stratège de la campagne victorieuse des Oscars. Son candidat Jean Dujardin l’a finalement emporté sur Georges Clooney et Brad Pitt, comme le vainqueur d’une présidentielle du cinéma mondial. Le cinéma est un art mais aussi une industrie, le succès planétaire remporté par l’équipe de The Artist couronne la créativité française et offre un belle vitrine au cinéma hexagonal.
En décernant ces récompenses à ce film muet et noir et blanc, l’Académie des Oscars n’a pas seulement consacré le talent de Michel Hazanavicius et de ses comédiens mais révélé la puissante charge symbolique de ce film dans l’inconscient du spectateur américain.
The Artist évoque une époque bénie pour les Etats-Unis, celle de la prospérité industrielle, de la victoire militaire de 1918 et d’une forme de virginité politique que l’Amérique ne perdra qu’à compter de la deuxième moitié du vingtième siècle. Le cinéma muet auquel The Artist rend hommage est celui d’un Hollywood mythique où les films exaltent les grandes émotions, la recherche de la pure distraction mais sans aucun regard critique sur la réalité de la vie. Tous ces films entretiennent une forme d’ingénuité et reflètent la croyance absolue des citoyens américains dans la supériorité de leur modèle de société. Il est curieux de noter que l’irruption du parlant sur les écrans à partir de 1927 coïncidera avec la terrible récession que connaîtra l’Amérique à compter du Krach de 1929. La chute du héros incarné par Jean Dujardin rappelle ainsi que la fin du muet a signé la perte de l’innocence américaine. Comme le passage de l’enfance au monde adulte.
Lundi 27 Février 2012 à 10h04
Dujardin gagne la présidentielle du cinéma
Eric Pelet - LyonMag
Rafler cinq Oscars, dont celui du premier film, dans le saint des saints du cinéma mondial c’est une victoire historique, sans précèdent, qui mérite d’être saluée surtout lorsqu’on habite la ville des frères Lumière.
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NUL ......
Signaler RépondreBlabla comme d'hab....
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