Le Grand Lyon planche actuellement sur la prochaine révision
quinquennale. La loi Barnier exigeant que les contrats de plus de 20 ans
soit arrêtés dès 2015, il s’agit de prendre les choses en main dès
maintenant. En effet, les accords qui lient l’agglomération avec
notamment Veolia et la Lyonnaise des Eaux sont désormais quarantenaires
et ont besoin d’être rafraîchis. La première préoccupation affichée est
de réajuster le prix de l’abonnement pour les usagers. D’après les
clauses du contrat de 2008, le forfait a augmenté de 33% entre 2002 et
2012, pendant que le prix du mètre cube d’eau potable avait diminué de
4%. Une incohérence qui, après avoir permis de dégager des excédents,
doit être corrigée au plus vite, dans un souci de justice vis-à-vis des
consommateurs. L’économie de 20 millions d’euros par an a cependant
financé le renouvellement et l’entretien des 3 909 kilomètres de
canalisations et des autres équipements. L’objectif est donc de revenir à
une part de l’abonnement de moins de 30% de la facture d’eau potable.
Le nouveau contrat vise également à redéfinir la redevance des
différents fermiers. Le Grand Lyon veut rester à tout prix garant et
pilote du service, continuer à orienter une stratégie patrimoniale
durable de protection de la ressource fragile qu’est devenue l’eau.
Envers les usagers, il se doit toujours de garantir la qualité et la
continuité du service, de fixer le prix juste en fonction du territoire
et éventuellement en fonction des revenus des ménages.
Le nouveau contrat devrait émerger en octobre prochain d’un compromis
entre les exploitants candidats, le Grand Lyon et les associations de
consommateur. Plusieurs scénarios sont envisagés par le triumvirat de
vice-président chargé du dossier (Jean-Paul Colin, Michèle Pédrini et
Gérard Claisse) : charger une unique régie publique sur tout le
territoire, choisir un opérateur privé unique, ou adopter une mixité de
mode de gestion soit par rapport aux fonctions soit par rapport aux
territoires. Il est possible de voir émerger une solution qui couperait
la communauté d’agglomération en deux, délimité par la ligne
Rhône-Saône, un peu à la manière du ramassage des déchets.
Veolia est en charge de 33 communes (Lyon, Villeurbanne, Vénissieux,
Vaulx-en-Velin…) soit 95% de l’eau consommée et 85% des habitants ; la
Lyonnaise des Eaux couvre 20 communes au nord et au sud du territoire ;
SAUR gère Givors et Grigny ; SIEVA alimente Givors et Grigny ; enfin
Solaize et Marcy-l’Etoile sont gérés par deux syndicats des eaux. Avec
un prix de 3,25 euros le mètre cube, Lyon se classe au milieu de tableau
des villes les plus chères en matière d’eau.
Le style Grand Lyon s'est toujours très bien développé en eau trouble, un remous vaseux nous rappelle que les silures veillent.
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