Gilbert Montagné éclaire Meyzieu

Gilbert Montagné éclaire Meyzieu
Gilbert Montagné à Meyzieu - Photo LyonMag

Le célèbre chanteur était en concert vendredi soir sur la scène de l’Espace Jean Poperen, à Meyzieu.

Un bon millier de personnes garnissait la salle de fête de l’agglomération lyonnaise. Il faut dire que le chanteur non voyant de naissance est connu depuis maintenant plus de 40 ans, et qu’il a su garder l’amour de son public. Dans les gradins et dans la fosse assise, on trouve donc tout naturellement des quinquagénaires, mais aussi des jeunes, venus en famille ou entre amis.
Le concert débute à l’heure, preuve que la star du soir est sensible à ceux qui lui confèrent son succès jamais démenti. Gilbert Montagné arrive alors seul, dans un costume noir et une chemise blanche, assortis de ses traditionnelles lunettes de soleil brillante. Il est accompagné jusqu’au clavier tout au devant de la scène, tandis que le public scande son nom. Il chante une chanson de bienvenue : « du fond du cœur Meyzieu, soyez vraiment les bienvenus! ». Il raconte ensuite sa naissance à Ménilmontant dans le 20ème arrondissement de Paris, en 1951. S’en suit une ballade, reprise par la foule, sur ce fameux quartier  de la capitale. « Ca chante bien à Meyzieu lance-t-il. J’ai choisi de commencer en piano voix pour établir un contact intime avec vous ».
Arrivent alors les musiciens (un batteur, un guitariste, un bassiste et un quatrième au clavier), suivi des trois choristes. Le concert entre dès lors dans son rythme de croisière avec Comme une étoile, qui fait battre des mains le public. Gilbert se lance alors lui aussi dans d’effrénés battements de bras, tête en arrière et grand sourire aux lèvres. Comme il le fera à plusieurs reprises, il se lève même tout seul pour rejoindre des tambourins proches de son piano synthé. Une fois le calme revenu, il s’écrie, avec cette autodérisions qu’on lui connaît : « c’est extraordinaire, car ce soir on ne joue pas n’importe où, on joue à Meyzieu… Ca m’amuse !  Ceci dit je vous rassure, mes yeux vont très bien!» L’assemblée, qui avait saisi le calembour avant même d’entrer dans la salle, applaudit tendrement. Elle reprend ensuite le titre suivant, Musicienne, à tue-tête.
Dans ce concert, Gilbert Montagné a fait plusieurs reprises. Deux fois il chante des standards du label Motown, bien porté par ses choristes et malgré un problème de piano qui oblige les techniciens à venir sur scène sans pour autant interrompre le show, notamment Get Ready. « Pour moi, le meilleur interprète qu’on ait en France, c’est Johnny Hallyday » prévient le chanteur, avant d’entamer Derrière l’amour, que sa voix profonde et aiguë porte plutôt bien. Les cordes et la batterie s’en donnent elles à cœur joie sur ce titre trop peu entendu.
Après avoir chanté Liberté, reprise elle aussi par le public de plus en plus enthousiaste, Montagné enlève sa veste. Il lâche alors une pensée politique : « quand tu fais le bien, tu ne crains absolument pas ceux qui font le mal. Peu importe d’être de droite ou de gauche ! » (NDLR il avait pourtant apporté un soutien remarqué à Nicolas Sarkozy en 2007) Applaudissements. Vient après une intro instrumentale démente sur Le Blues de toi, puis Gilbert raconte à nouveau une histoire. Celle de la genèse de son tout premier tube, qui fit le tour du monde, The Fool : « j’ai écrit cette chanson sur un chemin de campagne dans l’Allier, en entendant un oiseau siffler ». Ses trois choristes l’entourent, et le succès planétaire part comme à la parade, avec le son crooner de la voix de son interprète. « Quand je vous entends chanter comme ça, c’est mieux qu’un disque d’or » s’emballe-t-il avec fougue. Et des disques d’or, les deux dernières chansons du spectacle en ont récolté quelques uns. Aux premiers accords d’On va s’aimer, une partie du public vient se masser devant la fosse, chante, danse, prend des photos. Les autres sont debout. Qui ne connaît pas les paroles ? Absolument personne, d’ailleurs tout le monde est venu pour celle-ci, et pour la dernière, Les Sunlights des Tropiques. Les musiciens se font plaisir et viennent au plus près des spectateurs, qui exultent à l’unisson, tandis que Gilbert se trémousse, battant de la tête de droite et de gauche, se levant, envoyant des baisers de part et d’autre de son public. Il est raccompagné vers la loge, mais revient pour un rappel unique, L’Hymne à l’amour d’Edith Piaf, lancé comme un hymne et que beaucoup siffloteront en sortant de la salle. Après cela, mettant un terme définitf à une soirée pleine d'énergie revigorante, tout excité et pas très désireux de quitter la scène, Gilbert Montagné sera raccompagné par son assistant en coulisses, avec pour ce dernier la même attitude qu’envers son public : une confiance aveugle.


Sébastien Iulianella

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