"Pour moi, les mini-miss, ce n'est pas de l'hypersexualisation, c'est de l'exploitation", commente le sociologue. "S'habiller
en grande, essayer les chaussures de maman ou encore saccager son rouge
à lèvre hors de prix en se maquillant, ça toutes les petites filles
l'ont fait, ça fait partie de leur éducation". Ce que Philippe
Liotard n'accepte pas en revanche, ce sont les fins commerciales autour
de ces concours et le mal être que peuvent ressentir les très jeunes
candidates. Les organisateurs de ces évènements "exploitent un jeu ludique pour le transformer à des fins commerciales et se faire de l'argent sur le dos de petites filles". Autre problème : comme dans tous les autres concours de beauté, il y a une gagnante et beaucoup de perdantes. "Les participantes peuvent vraiment mal le vivre, surtout si elles ont moins de 13 ans",
précise l'enseignant-chercheur à l'université Claude Bernard Lyon 1.
Ces conséquences pèsent lourd sur la "conception identitaire des jeunes
filles".
Le scandale Vogue
Le rapport de Chantal Jouanno pointe également du doigt les clichés de
Thylane Loubry-Blondeau dans le Vogue Paris du mois de décembre
2010-janvier 2011. La fillette de 10 ans, enfant de l'animatrice
Véronika Loubry et de l'ancien footballeur Patrick Blondeau, posait en
talons aiguilles, robe fendue haute couture et rouge à lèvres bordeaux
dans les pages du magazine de mode. Suscitant un véritable scandale aux
Etats-Unis, la polémique est relancée en France avec la sortie du
rapport Jouanno. "Ces photos sont
simplement une mise en scène d'une gamine qui aurait emprunté les
vêtements et le maquillage de sa mère. Je ne vois pas où est le danger
si ce n'est dans la crainte des parents de quelque chose qui leur
échappe". Contrairement au concours des mini-miss, il n'y a "pas de danger pour l'enfant". Et pour le sociologue, c'est tout ce qui compte. "Il faut toujours se poser les bonnes questions : Où est le danger ? En quoi y a-t-il danger et pour qui ?".
Les parents responsables ?
Les adultes s'inquiètent de ce phénomène lolita qui touche les pré-adolescentes "de plus en plus tôt" indique Philippe Liotard. Cette peur serait liée à une "perte de repères moraux". Le sociologue analyse : "Les
parents ont l'impression que les jeunes filles n'ont plus de pudeur,
s'habillent n'importe comment et surtout d'une manière trop osée". Mais le problème est plus profond. C'est à force de "stéréotyper la féminité qu'on en est arrivé là". Cette notion d'hypersexualisation renvoie à une mode qui serait "trop érotisée où qui jouerait sur les stéréotypes de la féminité". Maquillage, mini jupe et décolleté ont remplacé les poupées barbies. Ce qu'il faudrait c'est "rassurer
les adultes et les rééduquer eux et leurs enfants. Les pré-adolescentes
savent qu'elles doivent s'habiller différemment suivant le contexte.
Elles ne portent pas les mêmes choses en cours et en soirée". Pour lui, mettre un string quand on est une fille n'est pas plus choquant que de mettre un baggy quand on est un garçon. "On
leur voit la moitié des fesses et pourtant personne n'y voit une
quelconque hypersexualisation. C'est injuste et sexiste de les
discriminer. La pudeur concerne les deux sexes".
Le Comité d’élection de « MINI-MISS® » se doit de faire la mise au point suivante :
Signaler RépondreIl est nécessaire de faire le « distingo » entre les « MINI-MISS® » et les « enfants- mannequins ».
Les « enfants-mannequins » exercent un travail qui est rémunéré et qui est régie par une Loi sur le travail des enfants. http://lexinter.net/Legislation5/enfants_mannequins.htm
Se présenter à un concours de « MINI-MISS® » n’est pas un travail, bien au contraire, mais un divertissement qui se doit ludique sans aucune connotation commerciale ou sexuelle.
Le terme d’hypersexualisation de jeunes filles âgées de 7 à 12 ans ne peut être associé à ces concours qui n’ont rien à voir avec ceux organisés aux USA où il n’y a aucun encadrement et où l’on peut constater tous les excès et dérives que notre Comité ne veut pas voir en France.
L'hypersexualisation, n'existe que dans le regard, de ceux qui regardent ces filles déguisées en "lolita".
Signaler RépondreLes artifices matériels utilisés, ne sexualise pas.
Ils rendent mature artificiellement des enfants.
Là, comme dans d'autres aspects de notre société, le fondement de ces artifices, sont commerciaux.
Après les cartes de retrait et comptes bancaire, en passant par les abonnements téléphones, un nouveau marché s'ouvre, celui de l'apparence des enfants.
Enfants, qui doivent être accompagnés par leurs parents et l'école, pour devenir des consommateurs avertis.