Tournant dans la campagne ou trompe-l’œil ? Depuis mardi et pour la
première fois dans la campagne présidentielle, un sondage donne Nicolas
Sarkozy en tête au premier tour devant François Hollande (28,5% contre
27% selon Ifop). "Il reste encore 42 jours, et beaucoup de choses
peuvent encore changer, prévient Jeanine Paloulian. Sarkozy n’est parti
que depuis une semaine. Auparavant, c’était le président de la
République qui était sur le terrain." Selon la journaliste, la primaire
socialiste a biaisé le début de campagne. "Cette primaire a
légitimement saturé les médias, rappelle-t-elle. On a cru que, parce
qu’il y avait une primaire à gauche, la campagne présidentielle avait
commencé."
Ce sursaut du président-candidat, Jeanine Paloulian le lie au meeting de
dimanche dernier à Villepinte. "Le discours a manifestement réveillé
les militants de droite et les électeurs de l’UMP, qui avaient été
irrités par l’épisode du ‘Casse toi pauvre con’ ou du Fouquet’s",
rappelle-t-elle. Et la journaliste de déplorer la tournure
nauséabonde que prend parfois la campagne. "Si l’on doit dégainer le
Fouquet’s toutes les cinq minutes, il faudra ressortir l’épisode DSK
toutes les cinq minutes également, regrette-t-elle. Cela ne grandira pas
le débat."
Un débat qui devrait se jouer au second tour entre les deux grandes
formations politiques, PS et UMP. "On assiste à un recentrage vers la
bipolarité", confirme Paloulian. Exit la troisième voie, incarnée par
Bayrou en 2007 ? "A partir du moment où Nicolas Sarkozy fait le choix
de la bipolarité, il fait le choix de nier le centre. C’est cela qui a mis
Bayrou en première ligne. Cela a marché en 2007 mais, entre temps,
comme François Bayrou a perdu ses troupes, quasiment tous ses mandats,
qu’il n’a plus d’argent et plus de relais dans l’opinion, le
positionnement vers la bipolarité s’est fait naturellement",
explicite-t-elle.
Le frémissement de Sarkozy dans les sondages concoure avec un discours
qui vise de plus en plus la base droitière de son électorat. "Oui
l’élection va se gagner à droite, confirme Jeanine Paloulian. Pas du
tout d’ailleurs pour aller faire la drague à Marine Le Pen. Le fond du
problème n’est pas là." Elle étaye son propos au regard de la crise
européenne. "Aujourd’hui, en Europe, tous les pays qui ont été gouvernés par la
gauche se sont tous cassés la gueule économiquement. Le bilan, il est
là. La seule chose qu’il ne faut pas oublier, c’est que la France s’est
plutôt bien sortie de la crise. Si ça, c’est gouverner à droite, je vous
le dit carrément, il faut rester à droite."
Alors, régénérée la campagne présidentielle ? "Beaucoup de choses
peuvent encore se passer. La campagne est en train de redémarrer. Chic !
Tant mieux ! On va pouvoir entendre parler de l’Europe, du pouvoir
d’achat, des retraites, du chômage des jeunes, de l’aide à apporter aux
personnes âgées, des grandes questions de société et de bioéthique.
Toutes les questions méritent d’être posées autrement que de savoir si
l’un a dit ‘casse-toi pauvre con’ ou si l’autre est un flou, un loup ou
une gauche molle. Jusqu’à présent la campagne n’était pas sérieuse,
j’espère qu’elle va le devenir."
La pauvre !
Signaler RépondreA la retraite!
Signaler RépondreCela sent le formol !
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