Mohamed Merah, auteur présumé de la fusillade devant un collège-lycée
juif de Toulouse lundi matin et vraisemblable assassin des trois
militaires français, a été tué jeudi matin dans l’assaut final de
l’appartement où il se retranchait. Pour Jean-Paul Borrelly, des
individus qui présentent le profil du tueur présumé existent en
Rhône-Alpes. "Oui certainement, il doit y en avoir, explique-t-il. Mais
n’importe quel individu qui, se sentant investi d’une mission quelle
qu’elle soit, peut déraper comme cela a été le cas à Toulouse et à
Montauban."
Une seule marque est revenue dans la bouche du suspect pendant les
négociations menées avec les forces de l’ordre, comme un brevet de
terrorisme : Al Qaïda. Le tueur présumé a d’ailleurs participé à des
camps d’entrainement du réseau islamiste en Afghanistan. "On
sait très bien que les personnes qui vont dans les zones tribales à la
frontière pakistanaise n’y vont pas pour passer des vacances", rappelle Borrelly qui assure "qu’il peut exister des cellules" de la mouvance dans l’Hexagone. Pour les contrer, l’officier rappelle les organes de vigilance qu’il existe en France. "Nous avons la Division Nationale Anti-Terroriste (DNAT) la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), mais
également beaucoup d’unités de police d’investigation et
d’intervention. Tout l’ensemble contrôle, regarde les déplacements de
ces individus, en essayant de les cibler."
Pourquoi dès lors ne pas les interpeller dès leur retour d’Afghanistan,
où l’embrigadement trouve son écho dans une formation militaire
opérationnelle. "Si vous n’avez commis aucun crime ou délit, on ne peut pas vous interpeller", rappelle Borrelly. "Il
y a des unités de la police nationale mais aussi de la gendarmerie, qui
sont en alerte et qui essaient de tracer le parcours de ces individus, précise-t-il. Mais on ne peut pas mettre un policier derrière chaque individu qui revient d’Afghanistan." Le secrétaire national du syndicat Alliance ne veut pas pour autant céder à la psychose. "On a connu la rue Copernic, le métro Saint-Michel à Paris, la rue Alexandre Boutin à Lyon où une voiture avait explosée, égrène-t-il. Mais
il ne faut pas céder à la psychose en évoquant une loi des séries.
L’intervention rapide et efficace de la police nationale sur l’affaire
de Toulouse doit lever le sentiment d’impunité."