Hollande ou le fardeau du favori

Hollande ou le fardeau du favori
Eric Pelet - LyonMag

François Hollande se trouve aujourd’hui dans la situation délicate d’un compétiteur en charge de gagner une épreuve dont il est favori depuis plusieurs mois.

Il n’y a rien de pire que d’être favori, c’est un statut beaucoup moins enviable que celui du challenger. Un favori sait toujours que son avance va se réduire et qu’il faudra inlassablement travailler à la maintenir de manière suffisante pour franchir la ligne d’arrivée le premier. Un favori sait que s’il est confortable de faire la course en tête au début, cela devient à la longue un handicap car le grand public aime les rebondissements, les retournements de situation, le suspens. Or pour cela il faut que d’autres compétiteurs rattrapent celui qui fait la course en tête et commencent à menacer son leadership. Cela ne veut pas dire que le favori va obligatoirement perdre mais l’intérêt ou la sympathie des spectateurs se déplacera sur ses concurrents les plus sérieux ou sur son principal challenger. Être favori c’est conserver un rang qui finit par agacer tout le monde. Ce phénomène est fréquent dans le sport, il peut se vérifier dans d’autres domaines dont celui d’une campagne présidentielle.

La percée spectaculaire de Mélenchon en passe de devenir le troisième homme de cette élection, la remontée de Sarkozy qui fait désormais quasi jeu égal avec le candidat socialiste au premier tour, la tragédie de Toulouse dont on mesurera d’ici peu les conséquences sur les intentions de vote, contribuent à alourdir ce statut de vainqueur désigné que Hollande devra porter comme un fardeau jusqu’au 6 mai.

Il suffit d’ailleurs d’observer le fond de son regard, dans les émissions de télévision, pour comprendre qu’il commence à douter, qu’une crainte s’installe même si les sondages de deuxième tour sont encore très rassurants, sauf qu’ils ne signifient rien de probant à ce stade de l’élection puisque chaque électeur raisonne sur une logique d’adhésion de premier tour et non d’élimination de second.

Oui Hollande doute, les Français aussi.

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5 commentaires
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Scorpion le 31/03/2012 à 17:54

Je suis tout a fait d'accord avec Éric tout en étant persuade que l'éventuelle élection d'hollande serait vraiment une catastrophe pour la France et les français mais heureusement cela n'arrivera pas.

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albert le 28/03/2012 à 08:51

c'est surtout être favori par défaut qui peut gêner:beaucoup vont voter contre sarkozy et non pour un vrai projet fédérateur...

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nasra le 28/03/2012 à 08:07

Hollande est un candidat sérieux, mais c'est vrai que c'est un piège que d'être le favori... En même temps faut-il rappeler pourquoi il est favori ? Que le bilan de la droite est désastreux et que de toutes façons, que ce soit Sarkozy ou Hollande, la situation est telle qu'on a pas droit à l'erreur ?

Après que Mélenchon soit 3e, ça ne fera que le plus grand bien, Le Pen 3e voire 2e, ça influence la droite dans ses plus bas réflexes communautaires.

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jm le 26/03/2012 à 12:53

Sarkozy n'a pas réussit à libérer Lyon du Régime Collomb, Hollande ou le Lepen de gauche auraient-il plus de chance ? C'est en tout cas à mettre à leur crédit.

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Lionel le 26/03/2012 à 12:21

Un favori par substitution de DSK, c'est dire le niveau des autres candidats.
Même Mélenchon le bourgeois sénateur passe pour un révolutionnaire de la classe moyenne.
Imaginez la droite du PS.
Ce pays devient fou !

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