Moins d’une semaine avant les résultats du premier tour de la présidentielle. L’occasion d’évoquer les préoccupations du monde enseignant. Comme dans l’ensemble de la fonction publique, la question des effectifs fait débat dans l’éducation nationale. A gauche, les candidats souhaitent mettre un terme à la règle du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partants à la retraite. François Hollande annonce même s’il est élu l’embauche de 60 000 professionnels de l’éducation. "Notre priorité est de stopper cette hémorragie. Depuis 5 ans, nous avons vécu 66 000 suppressions de postes dans l’éducation nationale. C’est une saignée. C’est le plus grand plan de licenciement de France sur les cinq dernières années". Les conséquences en ressortent sur le travail au quotidien. Pour Laurent Servonnet, le remplacement des professeurs est une question à traiter de toute urgence. "Nous sommes vraiment face à une situation dramatique du point de vue du remplacement" affirme le membre du syndicat.
Autre thème dans le programme des candidats : les rythmes scolaires. Certains veulent réformer. Le MoDem comme le PS veulent allonger l’année pour alléger les journées de travail. "Je ne sais pas s’il faut changer les choses. Ce que je sais, c’est qu’il faut prendre en compte les enfants dans cette affaire. Le problème depuis 20 ans dans ce pays est qu’on parle des rythmes scolaires pour parler de l’industrie du tourisme et de l’échelonnement des vacances scolaires. Nous ne pouvons pas poser ce débat là sans parler du rythme chronobiologique des enfants. Prenons le temps de la réflexion le temps avec les familles. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas le faire. Il faut juste prendre le temps de discuter et de trouver la bonne solution" explique Laurent Servonnet
Vient ensuite, le sujet de la possibilité de scolariser les enfants dès l’âge de 2 ans. "Là où le système a été mis en place, je pense aux zones d’éducation prioritaire, nous constatons de réels progrès et bénéfices pour la scolarisation supérieure. Après est ce que tous les enfants doivent être scolarisés à partir de 2 ans ? Sûrement pas !" défend le membre du secrétariat départemental du syndicat. Dernier point abordé : le contenu des programmes des candidats qui amènent la question de la confiance que l’on porte aux enseignants. "Je crois qu’on ne fait plus confiance aux enseignants. Il y a des programmes. Il faut leur donner le temps de l’efficacité. On demande toujours plus avec toujours moins de temps et puis effectivement faisons confiance aux enseignants. La liberté pédagogique dans ce pays est fondamentale" assure Laurent Servonnet.
Si ce dernier devait adresser une phrase au futur président, elle serait : "Priorité à l’école ! ".
Lundi 16 Avril 2012 à 08h04
Les enseignants face à la présidentielle : "On ne nous fait plus confiance!"
Laurent Sevronet, Snuipp-FSU - Photo Lyonmag,com
Laurent Servonnet, membre du secrétariat départemental du syndicat de l’enseignement primaire Snuipp-FSU, était l’invité ce lundi matin de Jazz Radio pour l’émission « Ca Jazz à Lyon », proposée en partenariat avec Lyonmag.
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Il est un peu moins pire que le SNES mais il dit le tout et son contraire.Si on n'a pas confiance aux enseignants,c'est qu'ils ont oublié leur vocation d'enseigner et sont devenus des agitateurs professionnels.J'ai été toute ma scolarité dans le privé car les cours étaient assurés même lors des jours de grève (et j'ai connu la réforme Fillon en 1e et le CPE l'année du bac).
Signaler Répondre"Je ne sais pas s’il faut changer les choses"... faudrait savoir...
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