Dernier soyeux de Lyon: "Les autorités n'ont pas d'intérêt pour ces activités"

Dernier soyeux de Lyon: "Les autorités n'ont pas d'intérêt pour ces activités"
Guillaume Verzier, PDG de la manufacture Prelle - Photo Lyonmag.com

Guillaume Verzier, PDG de la manufacture Prelle était l’invité de Ça jazz à Lyon ce lundi, proposée en partenariat avec LyonMag.

La manufacture Prelle est le dernier atelier complètement intégré au sein de la Croix Rousse. Il n’a jamais bougé depuis 1880. Guillaume Verzier, 9e génération à diriger la plus ancienne manufacture d’ameublement de Lyon est un de ces derniers canuts à prolonger le savoir-faire de l’époque. Aujourd’hui, les coûts et les contraintes de production ont poussé l’atelier à se spécialiser dans la production de qualité, "on ne pouvait pas faire dans la quantité, on s’est donc tourné vers la production d’époque, de très haut niveau", explique Guillaume Verzier.  Une réelle "niche microscopique", qui s’adresse à des amateurs "éclairés qui apprécient les belles choses", précise-t-il. Ces riches particuliers, au niveau de vie conséquent, la manufacture Prelle les trouve un peu partout dans le monde : Londres, New-York, Moscou…

En tant qu’entreprise familiale lyonnaise, Prelle "bénéficie d’une belle renommée en terme de textile et de savoir-faire", explique Guillaume Verzier. "C’est sûr que Lyon ouvre des portes, on est petits–enfants des soyeux. La soierie lyonnaise a rayonné dans le monde entier pendant deux siècles", reconnait-il, "ça donne une certaine légitimité ». Un travail de qualité, qui connait pourtant de grosses difficultés. "Le cahier de commande est loin d’être plein", avoue Guillaume Verzier, "on est en sous-activité chronique depuis 2 ou 3 ans". Ce patrimoine qui fait la renommée de Lyon ne bénéficie d’aucune aide de la CCI ou autres collectivités, "on n’a pas l’impression que ces différentes autorités aient beaucoup d’intérêt pour ces activités dites du passé", affirme Guillaume Verzier. Pour autant, la manufacture ne demande pas d’aide financière, "ce qu’on voudrait c’est surtout qu’on nous lâche les baskets, qu’il y ait moins de rigidité, de lourdeur administrative et fiscale".

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