Lyon en fête pour la victoire de François Hollande (vidéo)

Photo Twitter - @LeMotDuGone

Le changement de lieu en disait long sur les ambitions de la gauche pour ce second tour. D’abord prévu sur la place Jutard, tout près de la Guillotière et de la fédération du PS du Rhône (3e arrondissement), le "soir du changement" organisé par les socialistes a finalement eu lieu au Transbordeur. Les deux parties de la salle de spectacles étaient pleines, avec1800 militants et sympathisants socialistes, pour assister sur deux écrans géants installés au dessus du bar et de la scène au sacre de leur candidat. Un compte à rebours géant, une seconde et demie d’attente, le temps qu’i-Télé affiche le portrait du vainqueur puis l’explosion (voir vidéo). "C’est important d’être là pour voir toutes les émotions sur les visages des gens. C’est un moment important qu’il ne fallait pas vivre seul", exulte Charlie, qui écoute de l’autre oreille le discours du président sortant, Nicolas Sarkozy. Entre-temps, il avait dansé et sauté sur les quatre premières chansons de la soirée et qui ont mis l’ambiance pour une bonne partie de la nuit : "Le changement, c’est maintenant", "Le chant des partisans - Motivés" de Zebda, "Aux arbres citoyens" par Yannick Noah et enfin "We are the champions" by Queen. Une rumeur se répand ensuite comme une trainée de bulletin de vote : la fête ne serait plus au Transbordeur, mais dans le centre-ville de Lyon…

A Villeurbanne, les voitures garées à l’arrachée, comme pour un concert, se remplissent, direction la place Bellecour. Comme pour une victoire en Coupe du Monde de Football ou pour un championnat de Ligue 1 gagné par l’Olympique Lyonnais, les vitres arrières se baissent, les passagers s’assoient sur le châssis armés d’un drapeau français, d’un drapeau rouge, voire de drapeaux algériens et tunisiens. Le klaxon fonctionne presque sans arrêt. Au plus fort de la soirée, un millier de personnes se sont retrouvées aux Terreaux et dans le 2e arrondissement. La police, là aussi, avait prévu le coup, avec des cars de CRS postés aux quatre coins de la place Bellecour. Les fumigènes et les cornes de brumes ont pris le dessus sur les "Hollande Président" scandés par une foule qui s’est finalement rassemblée spontanément et sans heurs, selon la police. La joie a tout de même laissé la place au cours de la nuit aux interrogations et aux attentes. "Plein de choses au niveau social, économique. Dans l’éducation aussi. Son programme sur la politique étrangère est un peu flou aussi. J’attends de voir ce qui va se passer mais j’ai espoir", explique Christine, qui gardera son sourire aux lèvres une bonne partie de la soirée.