"On peut croire que les choses arrivent comme cela, par miracle, mais
il y a d’autant plus de miracles que l’on est nombreux à les faire apparaître", expliquait Collomb dès lundi pour mesurer la victoire de François
Hollande. En filigrane derrière cette formule absconse : son modèle
lyonnais, qui aurait porté en tête le candidat socialiste dimanche soir à
Lyon.
Collomb a-t-il pour autant une chance d’être ministre ? "Oui, si
c’est Nicolas Sarkozy l’emporte", confiait-il déjà sans naïveté au début
de l’année, dans un propos rapporté par l’hebdomadaire
politico-satirique lyonnais Les Potins d’Angèle. La formule tient autant
du bon mot que de la réalité. Car si Collomb a souvent fustigé la RGPP
et la fin de la taxe professionnelle, mises en place par le désormais
ex-président Sarkozy, il a fait son beurre d’autres
actions menées par la droite, le partenariat public-privé et la réforme
territoriale en tête.
Et le sénateur-maire n’est pas prêt d’abandonner
le patron qui fait sa spécificité depuis 2001, date de sa prise de
l’Hôtel de Ville, pour revenir aux vielles lunes idéologiques de la
gauche. Il n’en a pas besoin à Lyon et, pas godillot pour un sou, il ne
se laissera pas dicter son comportement par le PS. Il l’a montré pour
les législatives de juin. Et sur la question du cumul des mandats, de
l’imposition à 75% et de la réforme territoriale, il pourrait entrer en
conflit avec Hollande.
Cumul des mandats
Cheval de bataille de François Hollande, le non-cumul des mandats risque
de léser un bon nombre d’élus locaux socialistes. Hollande fera voter
cette loi fourre-tout sur "la moralisation de la vie politique", qui
intégrera également l’indépendance de la justice, l’exemplarité de
l’état et la parité. Dès lors, il sera impossible de cumuler un poste
dans un exécutif local avec des fonctions nationales. Un projet lourd,
qui passe nécessairement par une révision constitutionnelle, et une
majorité des 3/5e au Parlement. En cas de blocage, cette moralisation
de la vie politique est promise, en dernier recours, au référendum.
Le perspective ne fait pas que des heureux à gauche, à Lyon en
particulier. "Je suis un théoricien du cumul des mandats, mais ce n’est
pas moi qui ait été élu président de la République", ose Collomb,
provocateur. "J’ai une réflexion davantage de fond, sur l’équilibre des
pouvoir", développe-t-il, à l’aune de l’exemple allemand. "En Allemagne,
il y a d’un côté l’Assemblée nationale, le Bundestag, et de l’autre, le
Bundesrat, composé des représentants des territoires, rappelle-t-il.
Cela permet d’avoir un équilibre entre le gouvernement et les pouvoirs
locaux. Alors qu’en France, vous pouvez perdre toutes les
élections locales sans que cela influe sur la politique nationale, en
Allemagne, dès qu’un Land passe dans l’opposition, c’est toute la
politique nationale qui est remise en cause. En France, il s’agit moins
d’un problème de cumul des mandats que de puissance publique locale." La
tradition jacobine, bien française, fait que le cumul des mandats
représente, pour Collomb et bien d’autres, une réponse opérationnelle à
la fracture entre le local et la national.
Cette limitation du cumul posera un autre problème au le
sénateur-maire de Lyon au moment de constituer ses listes municipales en
2014. Son 1er adjoint, Jean-Louis Touraine, s’il est réélu député sur
la 3e circonscription du Rhône, ne pourra plus prétendre à l’exécutif
municipal. Exemple parmi tant d’autres. Cette loi aura une résonance
locale, et nivellera forcément la qualité des élus, moins expérimentés.
Avantage : il permettra le renouvellement de la classe politique locale.
A Lyon, les impétrants sont nombreux à frapper à la porte de la mairie.
Gérard Collomb lui-même devra choisir entre le Sénat et la mairie. Il
promet de quitter le palais du Luxembourg, mais pas avant la fin de son mandat.
Réforme territoriale
La refonte du millefeuille territorial menée par le gouvernement Fillon a
éloigné Sarkozy des élus locaux. La fin de la taxe professionnelle les
avait déjà bien échaudés. "Il a offert à Hollande une armée de 30 000
élus qui seront sans réserve derrière lui", confiait déjà Claude
Bartolone en mars dans les colonnes du Monde. Pourtant, certains de ces
mêmes élus ont déjà su valoriser la réforme. Gérard Collomb en
particulier, à l’initiative du pôle métropolitain, qui regroupe la CAPI,
le Grand Lyon, Saint-Etienne Métropole et la Pays Viennois. La nouvelle
structure va-t-elle être remise en question, le nouveau président de la
République ayant toujours assuré qu’il retoquerait cette réforme
territoriale. "François Hollande est opposé au conseiller territorial,
mais pas au pôle métropolitain. Cette notion de pôle métropolitain a été
adoptée à l’unanimité des voix, aussi bien à l’Assemblée nationale
qu’au Sénat. C’est une structure que nous allons essayer d’améliorer,
j’y veillerai personnellement", promet Collomb. Prenant la forme d’un
syndicat mixte fermé, le Pôle portera des actions dans le domaine de
l’économie, de la culture, de l’aménagement et des transports. Mais il
ne bénéficiera pas de fiscalité propre et fonctionnera uniquement sur
les oboles de ses membres. Sachant que la fusion du conseil général et
régional risque de passer aux oubliettes, le futur pôle ne pourrait être
qu’une nouvelle couche de crème sur le millefeuille administratif des
territoires, déjà bien indigeste.
Pour Gérard Collomb, la mise en place
du pôle métropolitain est un point d’étape. "Moi président de la
république, je ferai un acte de décentralisation parce que je pense que
les collectivités locales ont besoin d’un nouveau souffle", tempêtait
Hollande dans son débat de l’entre-deux tours face à Nicolas Sarkozy.
Aucun doute que le propos n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd du
côté de la mairie de Lyon. Car l'édile lyonnais est un thuriféraire de la
décentralisation. Au point qu’il réclame un acte politique fort allant
en ce sens, après la loi Deferre de 1982. Le sénateur-maire s’est déjà
fait force de proposition pendant la campagne présidentielle sur ce
thème. Il veut une redistribution des cartes, non plus au niveau
national, mais au niveau de l’Europe entière, via une distinction des
métropoles d’intérêt européen, des métropoles d’intérêt national, et des
pôles de rayonnement.
Plus de décentralisation, c’est également plus de
responsabilités pour les élus locaux, qui n’auraient plus besoin de
doubler avec un poste national pour être entendus et financés sur les
projets qu’ils portent. La décentralisation est une réponse naturelle au
cumul des mandats pour le sénateur-maire.
Imposition à 75% au delà d’un million d’euros
Le modèle lyonnais passe également par un soutien indéfectible aux
entreprises qui font rayonner le territoire. L’OL en particulier. Il n’y
a qu’à voir l’opiniâtreté du président du Grand Lyon sur le dossier du
Stade des Lumières, attaqué de toutes parts par les opposants, pour s’en
convaincre. Car pour Collomb, l’entreprise est intégrée comme une
entité structurante. L’OL en développant son ouvrage sportif sur l’Est
lyonnais, offre aux collectivités l’occasion d’aménager un territoire
que le seul investissement public ne permet pas.
Support d’une ambition
sportive, que vaudra un outil comme le Grand Stade si l’OL ne peut pas
conserver son attractivité sportive et économique ? Car l’enjeu de
l’imposition à 75% au-delà du million d’euro gagné à l’année est bien
là. "Quand on s'est trompé, je crois qu'il faut le dire haut et fort,
les sportifs comme les artistes quand on veut les garder, il faut les
rémunérer", attaquait déjà Aulas au sortir de la victoire de l’OL en
Coupe de France. Y aura-t-il des variables d’ajustement possibles sur
cette réforme ? Selon l’aveu du nouveau président lors de son meeting à
Lyon du 1er mars, "cette mesure n’a même pas vocation a rapporter un
seul euro au budget de l’Etat." Mais le symbole prime. "Les rémunérations
doivent être maitrisées quand elles atteignent des sommets qui peuvent à
ce point choquer, explique Hollande. Cette mesure relève d’une forme de
patriotisme, tout simplement." Allez expliquer à Lisandro Lopez,
superstar argentine de l’OL, cette notion de patriotisme. Il partirait
derechef dans un autre championnat, moins gourmand fiscalement. Il
faudra selon toute vraisemblance manœuvrer pour ne pas handicaper l’OL,
mais également les autres clubs français. Que dire du PSG, riche des
pétrodollars qataris, et qui va dépenser à tour de bras pour constituer
une folle équipe de football ?
Si Hollande rétropédale, c’est tout la
gauche plus radicale qu’il décevra, en créant une typologie des richesses,
certaines moins vertueuses que d’autres, donc plus imposables. Gérard
Collomb connait bien l’enjeu. Mais sur cette question spécifique, il
ménage la chèvre et le chou. "J’ai vu Vikash Dhorasoo à la Bastille
(lors de la grande fête qui a suivi dimanche l’élection de François
Hollande - NDLR), grand joueur emblématique de la belle période de l’OL,
glisse le sénateur-maire Ca n’avait pas l’air de l’effrayer." Certes,
mais Dhorassoo fait figure d’OVNI dans le milieu très bling-bling du
football. "Je vais en parler aux joueurs que je côtoie souvent dans les
vestiaires, je pense qu’on arrivera à trouver un accord", continue
Collomb, redevenu plus sérieux.
Mardi 8 Mai 2012 à 12h58
Le président Hollande sera-t-il fossoyeur du "modèle lyonnais" ?
Photo LyonMag
Il fait la fierté du sénateur-maire de Lyon Gérard Collomb et pourtant il pourrait être mis à mal par le nouveau président de la République. Le modèle lyonnais, loué pour son pragmatisme et raillé pour ses libertés prises avec le socialisme pur sucre, fait école depuis 2001. Survivra-t-il à l’élection de François Hollande ?
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Eh bien Jerome tu perd de ton mordant! Je t"ai connu plus combatif
Signaler RépondreSi le petit monde de Hollande pouvait mettre un peu de démocratie et une pincée de république dans la fange mafieuse lyonnaise, il serait le bienvenu !
Signaler RépondreMdr
Signaler RépondreFaut dire qu'il avait un boulevard devant lui
Signaler Répondrefaut bien avouer que oui...
Signaler RépondrePour le moment Hollande est surtout le fossoyeur de la droite lyonnaise! Ahahahah!
Signaler Répondrequand on voit la gauche enfoncer Bayrou pour recueillir un max d'élus aux législatives,on peut bien en conclure qu'elle met le curseur vers l'ultra gauche et sa bande (Mélenchon,Joly ...) :l'avenir nous montera bientôt les répercussions néfastes d'une politique déjà rejetée par l'Allemagne au sein de l'euro et qui se proclame pourtant "de rassemblement et d’apaisement"!
Signaler RépondreSi empêcher les huiles socialistes lyonnaises d'employer, héberger leurs maîtresses et/ou femmes et/ou leurs vassaux est d'être le fossoyeur du modèle lyonnais, aucun contribuable ne s'en offusquera.
Signaler RépondreAu fait, quel est donc ce véhicule municipal de la Ville de Lyon que l'on voit si souvent à Bron depuis quelques mois ?
Quelle est cette mission municipale lyonnaise à Bron dans une copropriété ?
Collomb est un centriste débrouillard qui se moque des appareils;
Signaler Répondreil regarde souvent la réalité en face
Qu'il quitte donc ce P.S rétrograde
Je crois que notre sénateur-maire n'a plus qu'à prendre sa carte à l'ump...
Signaler RépondrePour Collomb, l'avenir de l'homme, ce n'est pas la femme, mais bien le foot. quelle misère intellectuelle, comment ce type peut défendre ce modèle de société, le foot business, il ne parle que de ça , ne rêve que de ça
Signaler RépondreUne idée, pour se débarrasser de Collomb, arrêtons de le rémunérer, car comme tout politicard, ce qui l'intéresse ce n'est pas de rendre service, ce qui l'intéresse c'est le fric et le paraître, peut-être qu’il partira à l’étranger, loin très loin , car un cerveau trouve toujours du boulot !
Signaler Répondreun seul lieu où le Gérard excelle : le contournement !
Signaler RépondrePour lui, il faut être rebelle, une loi, c'est fait pour être contournée, d'où l'intérêt d'être sénateur pour "s'en accommoder" par exemple en faisant voter des amendements d'exception pour les adapter aux petits soucis des copains à qui il donne tout, surtout quand ça ne lui appartient pas (les terrains du montout, les infrastructures qui lui sont dédiées et, contrairement à ce qu'il prétend plus haut, ne sont ni utiles, ni nécessaires à l'agglomération, tout au contraire puisqu'elles ne seront que source de nuisances supplémentaires.
chuuut .. c’est JeanMIMI qui cause :
Signaler Répondre« … "Quand on s'est trompé, je crois qu'il faut le dire haut et fort, »
Avalez votre chapeau et rendez vous à l'évidence :
VOUS ETES DANS L'ERREUR et cette erreur ne concerne pas que vous mais impacte de plein fouet les contribuables lyonnais sur qui vous comptez pour redorer votre société commerciale cotée en bourse et de laquelle vous êtes un des quatre actionnaires majoritaires et qui figurent dans les 500 plus grandes fortunes de France
vous devez rester à Gerland, c'est là l'intérêt de TOUS et sans doute le vôtre aussi quand on voit vos résultats sportifs et comptables de votre groupe ....
"on s'est trompé, je crois qu'il faut le dire haut et fort"
Signaler RépondreMr AULAS, vous vous trompez et vous ne voulez pas entendre ce que tout le monde vous dit, sauf les braillards bien sûr (partie prenante et conflit d'intérêt)
Ok pour les salaires no limit, mais pas quand ils sont payés par une société qui vit de subventions publiques et de privilèges associés .... c'est contraire à la moralisation de la vie politique prônée par vos comparses franc-maçons
et puis avant de défendre le PSG attaquez vous plutôt aux déficits de votre groupe - en quasi dépot de bilan avec un déficit cumulé de 60 millions sans prise en compte du prochain exercice à cloturer en juin prochain et qui s'annonce dans la même veine - de plus l'année prochaine sans recettes de League des champions, à votre place, je ferais profil bas
- d'ailleurs tout le monde en a marre de vos frasques et de cela, vous n'en avez pas conscience, mais ce n'est pas ce rayonnement là que les lyonnais sont en droit d'attendre, surtout quand ils sont conviés à supporter vos charges
" L’OL en développant son ouvrage sportif sur l’Est lyonnais, offre aux collectivités l’occasion d’aménager un territoire que le seul investissement public ne permet pas."
Signaler RépondreLes accès payés par la collectivité sont inutiles aux citoyens proches ou pas.
C'est là qu'est l'escroquerie et le mensonge.