Du Bleu qui tâche

Du Bleu qui tâche
Eric Pelet - LyonMag

Les espagnols connaissent une crise économique plus grave que celle qui affecte la France mais leurs footballeurs prennent toujours plaisir à jouer, ce qui n’est pas le cas des nôtres. La séquence qui va de l’Euro 2008 à l’Euro 2012 en passant par la coupe du monde 2010 est révélatrice de l’état d’esprit calamiteux qui s’est installé dans la sélection nationale de football à la différence, fort heureusement, d’autres sports comme le handball, le rugby ou la natation. L’explication sportive reviendra aux nombreux commentateurs du foot, légion de spécialistes qui envahissent les plateaux des télés et radios, et dont l’expression éphémère leur permet souvent de se contredire d’un jour à l’autre sans que personne n’y prête attention.

Le fond du problème est en partie d’ordre sociologique. Au lieu d’une équipe de France comme il y a une équipe d’Allemagne ou d’Italie on a le sentiment de voir évoluer une équipe des France, où se mélange la France rurale et celle des banlieues urbaines, des français de souche et ceux d’origine étrangère. Le manque d’homogénéité n’est pas la seule explication. Ce brassage a ainsi fonctionné dans le passé car l’équipe régnante de 98 à 2000 était aussi multiculturelle et pour parler selon la sémantique de l’époque : black-blanc-beur. Mais cette génération de joueurs avait la fibre tricolore. Sur le terrain elle ne lâchait rien et se battait jusqu’au bout pour faire gagner la France et démontrer sa fierté de porter le maillot bleu. Aujourd’hui c’est tout le contraire et cette nouvelle débandade morale et sportive dans une compétition internationale plonge nos compatriotes, sincèrement amoureux du foot, dans le dépit et la désillusion.

Les choses sont désormais claires. Si un certain nombre de joueurs, stars millionnaires des grands clubs européens, démontrent par leur je-m’en-foutisme, leur ennui affiché ou leur service minimum sur le terrain qu’ils ne sont pas intéressés par une sélection en équipe nationale, il faut simplement et définitivement les radier de ses effectifs, même si leur expérience fait défaut pour de prochaines sélections. Ce ménage aurait déjà dû être opéré en profondeur après le cauchemar de Knysna. En plagiant une célèbre citation de Churchill on pourrait dire de l’équipe 2010 : ils avaient le choix entre le déshonneur et la défaite, ils ont eu le déshonneur et la défaite. Au vu des résultats de nos bleus depuis 4 ans on ne prendra pas ainsi beaucoup de risque à faire monter une jeune génération qui aura faim de gloire et de victoire mais qui exprimera surtout une réelle fierté à jouer pour son pays. Les contre-performances seront plus facilement pardonnées si ces joueurs mouillent le maillot tricolore et prouvent leur engagement sportif, loin des spéculations mercantiles de leurs agents ou de leur club. Une nouvelle page est à écrire à l’encre bleue, sans tache.
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4 commentaires
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Jean-Luc le 30/06/2012 à 14:20
Degoute a écrit le 27/06/2012 à 08h54

Le seul point commun que j'ai avec des Benarfa, Nasri et consorts, c'est une carte d'identité française.
Certes, nous avons également la même langue en commun mais pas le même langage.

Idem !

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Degoute le 27/06/2012 à 08:54
François a écrit le 25/06/2012 à 18h05

Samedi soir, j'avais plus de points communs avec les joueurs espagnols que j'en avais avec les joueurs de l'équipe de France. C'est tout dire !

Le seul point commun que j'ai avec des Benarfa, Nasri et consorts, c'est une carte d'identité française.
Certes, nous avons également la même langue en commun mais pas le même langage.

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François le 25/06/2012 à 18:05

Samedi soir, j'avais plus de points communs avec les joueurs espagnols que j'en avais avec les joueurs de l'équipe de France. C'est tout dire !

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JCB le 25/06/2012 à 13:49

Nasri,Ben arfa:à dégager définitivement de l'équipe de France:ces joueurs au mauvais état d'esprit font revivre l'histoire du bus de 2010 et dire qu' on pensait ne plus revivre ça!...

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