La prostitution s’invite au cœur du débat politique avec le projet porté par Najat Vallaud Belkacem, la nouvelle ministre des Droits des femmes, d’abolir la pratique ou le cas échéant de se donner les moyens de le faire. "C’est déjà important de rappeler qu’il y a un glissement du vocabulaire par rapport à ce terme d’abolition. Depuis 1946, la France est dans un système qui se dit abolitionniste, mais dans le premier sens du terme, qui était l’abolition de la réglementation donc la fermeture des maisons closes… Donc c’était en vue d’abolir le contrôle, le fichage des travailleuses du sexe... alors que là il y a un glissement avec notamment le projet de loi de pénalisation des clients et le fait de parler de l’abolition en tant que telle. En fait on s’approche plus d’un régime qu’on appelle en général prohibitionniste, c'est-à-dire qui vise à interdire la prostitution mais de manière un petit peu plus masquée. Si on interdit l’achat de services sexuels, à priori on en interdit aussi la vente", tient à préciser Laura.
Pour Laura, une chose est claire. Elle déplore "énormément" l’annonce de Najat Vallaud-Belkacem. "C’est une violence de dire ça ! Si on respecte l’un des premiers principes féministes, c’est que l’on doit respecter la parole des personnes concernées donc qu’elles soient écoutées et ça c’est vraiment le signe qu’elles ne sont pas écoutées. Un des seconds principes est la liberté de pouvoir disposer de son propre corps. A un moment donné, les personnes demandent à ce que l’Etat ne vienne pas se mêler des relations entre adultes consentants", affirme la membre de l’association Cabiria.
Laura demande une chose précise : le respect des droits des travailleuses du sexe. "Si les droits des personnes étaient vraiment respectés, ce serait déjà une énorme avancée. Je pense que c’est vraiment cela qui est demandé et qu’on respecte leurs droits en tant que citoyennes et citoyens car il y a aussi des hommes" explique t-elle.
L’association Cabiria attend beaucoup de la nouvelle ministre des Droits des femmes. "On espère pouvoir la rencontrer" confirme Laura. Cabiria est une association qui va sur le terrain. "L’association travaille depuis 20 ans auprès des personnes prostituées et travailleuses du sexe, avec notamment trois tournées de rue de nuit par semaine, les tournées aussi de la journée plus un accueil au local. C’est un travail qui est assez spécifique parce qu’au sein de l’association il y a aussi des personnes prostituées qui sont salariés. Donc, c’est en cela que c’est une association de santé communautaire. Elle permet de vraiment pouvoir échanger et d’avoir un lien de confiance avec les personnes et donc une expertise vraiment précieuse et très importante et qu’elle soit entendue" conclut Laura.
Mardi 26 Juin 2012 à 08h14
Abolition de la prostitution : "C’est une violence de dire ça !"
Laura - Photo Lyonmag.com
Laura, meneuse d’actions de santé auprès des travailleuses du sexe au sein de l’association Cabiria, était l’invitée ce mardi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.
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Et pan sur le bec !
Signaler RépondreLa voix de Cabiria à bien changée ! Douce sans fond, avec un max de cirage...
Signaler RépondreNon Madame, abolir ce n'est pas violent de dire ça, c'est une connerie oui !
Pour celles et ceux que ça intéresse, d'entendre un discours clair et sans cirage de pompe, le Syndicat du Travail Sexuel écrit:
Non à l’intox de la ministre des Droits des Femmes, Najat Vallaud-Belkacem.
June 25th, 2012
Nous apprenons dans le Journal du Dimanche que notre ministre des Droits des Femmes prépare une nouvelle lutte contre les femmes. Elle oublie au passage que les femmes ne sont pas les seules à exercer le travail sexuel. (1)
La conférence de consensus sur la prostitution qu’elle annonce ne peut pas déjà démarrer avec ses conclusions, à savoir l’abolition de la prostitution.
Quelle sera la place des putes, autres que celles des repenties sélectionnées par les mouvements abolitionnistes, dans cette conférence?
Vouloir faire disparaitre la prostitution c’est en réalité s’attaquer aux travailleursEs du sexe. Nous ne voulons pas nous faire abolir. Nous voulons des Droits.
La majorité des prostituées ne sont pas victimes de la violence des proxénètes mais de celle de la police. Travailler avec Manuel Valls et envoyer les flics, ce n’est pas du féminisme. (2)
Nous rappelons que la répression est actuellement à son paroxysme à Lyon et au Bois de Boulogne, et malgré le fait que le PS ait tous les pouvoirs au niveau local et national, leur priorité ne semble pas d’arrêter cette répression mais de l’accroitre en visant nos clients. (3)
Faut-il rappeler également que toutes les associations de santé et de lutte contre le sida se sont positionnées contre cette mesure, parmi elles le Planning Familial dont on ne peut guère douter de son féminisme. (4)
Pénaliser les clients, c’est nous pénaliser nous. Le soi-disant abolitionnisme de la ministre n’est que de la prohibition.
Le STRASS exige :
l’arrêt immédiat de la répression des travailleurSEs du sexe,
l’abrogation du délit de racolage public,
l’abrogation de l’arrêté interdisant le stationnement aux camionnettes dans les bois parisiens,
que Madame la ministre des Droits des Femmes se détermine en fonction des recommandations des personnes concernées ou qu’elle démissionne et laisse sa place à une personne réellement soucieuse des Droits des Femmes et des minorités.
En lien: http://site.strass-syndicat.org/
www.yvandelyon.blogspot.com
comment serait elle arrivée ministre?
Signaler RépondreN. Vallaud Belkacem a fait de communication, c'est tout !
Signaler RépondreElle sait très bien que la prostitution est 1 problème complexe (humain, social, économique....) et international.
Elle sait qu'elle ne pourra rien faire concrétement.
Mais comme elle sait qu'elle ne peut s'attaquer aux inégalités qui touchent les femmes françaises :
1/ salaires,
2 /chômage,
3/ temps partiel imposé,
4/ retraite....
5/ parité en poitique (1 PRESIDENT de la République, du Sénat, de l' A.Nationale, bcp de DEPUTES, peu de femmes dans les cabinets ministériels......
Elle ne s"attaque pas aux VRAIS problèmes des femmes car elle ne peut pas faire grand chose !
alors elle fait des annonces, qui resteront que des annonces médiatiques....
Savez-vous, madame la ministre, que "la pauvreté est un enfer" (Mark Twain) ?
Signaler RépondreLa ministre, elle sait quoi du problème ? Elle va convoquer un comité d'experts européens et surtout pas les putes, trans et trav, ainsi que les assoc. du terrain, qui ont sûrement des choses à lui apprendre, ainsi que les occasionnelles qui prennent un "sponsor"par-çi par-là pour boucler la fin du mois ou pour financer leurs études. Et pendant ce temps nos valeureux "Bleus" touchent leur prime (100.000). Dégueulasse.
Signaler RépondreTiens, en tant que bébé-collomb, je parie qu'elle va nous faire le coup du "modèle lyonnais" !
Signaler RépondreParler ne coûte pas grand chose, et le ridicule ne tue pas. Que la ministre commence par faire la tournée des popottes, sur le terrain, avant de nous sortir des trucs pareils. On a déjà essayé d'interdire la guerre, suite à la première, mais ça n'a pas très bien marché. Quid de revenus de substitution pour ces travailleurs (euses) du sexe ? Par contre, je trouve les arguments féministes légèrement démagos, et comment dire, un peu décalés.
Signaler RépondreAh, ces ministres qui ne peuvent pas s'empêcher de "communiquer". A t-elle pris soin d'écouter, de comprendre avant d'agir ? Non. A priori aucune consultation- concertation auprès des premières concernées, ainsi qu'auprès des professionnels et bénévoles de terrain., aucun travail de décodage pour comprendre les raisons de la prostitution, masculine ou féminine. Pourquoi la prostitution étudiante, par ex. ? Avant d'interdire la prostitution, ce qui n'est pas gagné d'avance, il vaudrait mieux commencer par interdire la pauvreté et la précarité.
Signaler RépondreCeci-dit, je ne pense pas que les féministes aient vraiment qq-chose de déterminant à nous dire sur la prostitution.
ouvrez les maisons closes controlez lesprostitués interdissez le racolage dans les rues faire des prostitués des ouvrieres comme les autres payant l'impot sur le revenue les souteneurs disparaitrons les femmes serons suivies medicalement et ceux qui sont en mal d'amour pourrons se soulager en toute confiance et l'etat gagnera sur tout les tableaux et on pourra dire que la françe est un pays de liberté ou le droit des femmes quelle quelle soit est respecté je suis chretien pere grand'pere arriere grand'pere et j'ai 85ans
Signaler RépondreInterdire la prohibition, comme on interdit le cannabis, comme on interdit l'alcool aux USA, est quelque chose d'assez illusoire. Et juridiquement très complexe. Il faudrait d'abord accorder les violons européens. Ensuite, il faut signaler que les mesures d'éloignement, comme gégé a su si bien le faire à Lyon, conduit à une dispersion (donc à un travail d'accompagnement social et médical + difficile et + coûteux) et à des conditions d'exercice + glauques et + dangereuses. La prostitution trouvera de tte façon tjrs à s'exercer, par le biais d'Internet par ex, et au niveau de gens comme Ribéry ou DSK. Je ne retiens pas l'idée féministe que les prostitué (ées), car il y a la prostitution masculine, feraient ça par plaisir et que c'est un travail comme un autre, Pénaliser le client, comme en Suède, ne marche pas. Un travail d'accompagnement social et médical et d'insertion professionnelle, de formation est nécessaire, mais est très peu fait. Ca consisterait à oeuvrer sur les causes et non pas seulement sur les effets. Mais de toute façon, avant de faire des effets d'annonce, il aurait mieux valu réaliser en amont un travail de concertation avec les prostitué (ées), premiers concernés, et les associations référentes avant de lancer ce coup de clairon politique. En tout cas, il faut arrêter le harcèlement qui permet à la police de faire du chiffre.
Signaler RépondreVouloir diminuer voire supprimer la prostitution est vouloir la hausse des cas de viole et de pédophilie. Merci Najat Vallaud Belkacem de protéger nos écoles ! La seule façon de lutter contre le proxénétisme (puisque j'ose espérer que cela est le but de votre action) serait l'encadrement par des lois du plus vieux métiers du monde.
Signaler RépondreOui, les propos de la ministre de la propagande sont violents, de plus son idéologie totalitaire l'est dans le fond.
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