La jeune chanteuse originaire de Rio mais qui vit désormais en France, est arrivée telle une lionne, pantalon rouge moulant et débardeur jaune flash, s’imposant d’entrée. Son répertoire, ancré sur des sonorités tropicales, est étonnant. On y trouve une intensité communicative, une joie manifeste puis, décapant, un flow de rap et un soupçon de ragga. Absolument déroutant. Les rythmes saccadés et incandescents sonnaient fort. N’hésitant pas à finir à genoux ou à jouer une carte sensuelle quasi animale, elle revendique ses chansons ainsi métissées. L’une est pour son père quand Periferia est comme un hymne chanté poing levé. Sous son imposante crinière de boucles, elle se donne sans compter, le visage barré par un large sourire. Et que de dents ! L’amphithéâtre en a rougi de plaisir, lui qui s’est levé et a sauté pour s’unir à la chanteuse et ses sommets. Accompagnée de ses trois musiciens, elle a remporté un franc succès. Le directeur du festival Dominique Delorme était ravi de venir lui offrir sur scène un bouquet, car c’était son anniversaire (que le public lui a vigoureusement souhaité).
Une fois la pause passée, place nette était faite pour Gilberto Gil qui ne quitta ni sa position assise sur un petit tabouret ni sa guitare sèche. Entouré de son fils à la guitare électrique, d’un violoniste, un violoncelliste et d’un percussionniste, il a déboulé tel un Ancien son un arbre à palabres, pour raconter une histoire. Et c’est souvent avec un grand H quelle s’écrit. L’homme est un vieux monsieur de tout juste 70 ans. Outre sa carrière musicale qui semble sans fin (plus de 65 albums !), il a été ministre de la Culture du président Lula. Ironie du sort pour celui qui passa par les geôles de la dictature militaire de Castello Branco et Arthur da Costa e Silva. Comme Neruda, son voisin chilien dont il fut le contemporain, il a tiré de ces sombres années des textes poétiques qui traitent d’allégresse.
L’appellation « musique du monde » semble avoir par ailleurs été pensée pour lui. Sa musique est un creuset dans lequel naît un improbable syncrétisme entre influences d’Afrique Noire, du Maghreb, d’Amérique du Nord et d’Europe. Ainsi Fourvière a-t-il pu entendre des airs de savane pourtant nés à Salvador de Bahia, la ville de Gilberto Gil, où l’Afrique a débarqué (de force) avec ses cultes et ses rites voilà plusieurs décennies, mais aussi une reprise de Jimi Hendrix.
Dans la fosse, les nombreux représentants de la communauté brésilienne de Lyon, venus grimés comme au stade (maillots de la Seleçao, drapeaux et maquillage vert et bleu), s’en sont donné à cœur joie. Si Flavia Coelho leur a fait des signes complices, Gilberto Gil leur a demandé le calme pour son concert, mais a du apprécier en expert de les voir danser langoureusement à ses pieds. Si l’on avait dit aux Romains bâtisseurs du Grand Théâtre qu’une nuit des couples allaient s’y enlacer sur des pas de samba, ils ne l’auraient pas cru. Et pourtant. Ce pays-continent qu’est le Brésil, grouillant de vie, est porteur d’une certaine idée de la musique. Flavia Coelho a démontré sa vitalité. Gilberto Gil, légende s’il en est, a rappelé son élégance. Un long vol de nuit Lyon – Bahia, sans escale. Quand vînt la fin ce soir là, la traditionnelle pluie de coussins a pris une dimension particulière, lesdits coussins reprenant cette année le vert et le jaune du drapeau brésilien. Qui n’a pas cru y lire Ordem e Progresso en leur centre ?
Gilberto Gil a été décevant, prétentieux et sans aucune attention pour son public. En fait, il est venu pour rôder sa tournée qu il fait dans un mois au Brésil.
Signaler RépondreHeureusement que Flavia était là ! Merci encore pour ce début de concert explosif, plein de joie et de soleil !!!!!
Gilberto Gill est apparu tres pretentieux dans ce concert. On avait l'impression qu'il s est fait plaisir avec son petit orchestre...pendant que les spectateurs s'ennuyaient profondément .... Je ne comprends toujours pas comment on peut programmer une série de chansons tristes et molles les unes derriere les autres ..La conséquence en a été qu'une partie du public a quitté le concert... Heureusement que Flavia était là pour donner une image du Brésil dynamique mais aussi très douce sur d'autres chansons.
Signaler RépondreUn peu déçu...
Signaler RépondreJe ne connaissais pas Flavia. C'est une
première partie. Avec elle les musiciens balancent des basses et des
percus qui torturent les tympans pour masquer les faiblesses de
l'artiste... Avec GG c'est l'inverse : Le petit ensemble très
sophistiqué (Violon, violoncelle) est là pour mettre en valeur,
rehausser le talent de l'artiste qui est réel. Mais j'ai trouvé le
milieu du concert, lent, mou ennuyeux et ma grande déception a été
d'attendre en vain que GG interprète « Toda menina baiana »
J'ai vécu le refus de nous donner ce standard comme une brimade, un
caprice de star. Il joue les vieux sages et parfois jusqu'à
l’excès ; La pédagogie c'est bien mais point trop n'en faut.
Je n’ai pas trop apprécié non plus cette chanson sur ses
lointains ancêtres qui pointait directement la culpabilité des
Français et des Américains sur l'esclavage et le colonialisme en
Afrique. Était-ce le lieu et le moment ?... Pas sûr. J’ai
trouvé l'orchestre talentueux, mais très discret soumis et
particulièrement le fils de GG. Cet homme ne serait-il pas un peu
autoritaire ??
ce n'est pas convenable' de vendre plus de billets que de places disponibles et de ne pas pouvoir sortir par le haut avant la fin et de trouver les portes fermées.
Signaler Répondrela première partie était epouvantable avec une excitée squelettique qui beuglait dans le micro avec un batteur qui cognait comme un malade dans un vacarne insu portable
Flavia au top ! Une vrai révélation !
Signaler RépondreGilberto ....par contre a perdu de sa superbe et nous a profondément ennuyé...un peu de rythme aurait fait bien !!!