Hervé Redon, Alliance Police : "un coup de massue, mais ce n'est pas représentatif"

Hervé Redon, Alliance Police : "un coup de massue, mais ce n'est pas représentatif"
Hervé Redon - LyonMag.com

Hervé Redon, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police dans le Rhône, était l’invité ce mercredi de Jazz Radio pour l’émission Ca Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

Au lendemain de l'interpellation de sept policiers de l'agglomération lyonnaise, les syndicats montrent leur étonnement. Mais comme Hervé Redon, font preuve de solidarité avec les personnes suspectées de corruption et trafic d'influence : "C’est une affaire qui malheureusement succède à une autre qui vient de finir. Mais la présomption d’innocence concerne les fonctionnaires de police comme tout quidam de base. En tant que syndicat de police, nous défendons avant tout les policiers. L’image de la police ne va pas s’en sortir grandie. Mais nous on essaie toujours de savoir comment en-est-on arrivés là ? Y-a-t-il quelque chose derrière cette affaire ? La police se doit d’être un modèle. Mais ce sont aussi des êtres humains."

Comme les syndicats, les fonctionnaires lyonnais sont tous marqués par ce nouveau coup de filet : "Les policiers travaillaient avec les personnes concernées par l’affaire. Voir ses collègues dans une situation inconfortable, c’est un coup de massue. D’où l’intérêt d’avoir des partenaires sociaux au quotidien à leurs côtés pour leur remonter le moral. Mais cette affaire ne représente pas la police lyonnaise dans son intégralité", précise Hervé Redon.

Hervé Redon le reconnaît, ce type d'affaire touche plus souvent un certain type de policier : "Les services d’investigations et les services de voie publiques sont deux choses différentes. Il est bien évident que les services d’investigations approchent de plus près une certaine catégorie de population et sont peut-être plus susceptibles de basculer à un moment donné. Ce qui peut le faire basculer, c’est un soutien ou pas, notamment au niveau de sa hiérarchie. Ou un appui familial, c’est ce qui fait la différence.
Mais là, on est sur une affaire qui touche des collègues de la sécurité publique, en contact avec la population. Il faudra attendre d’en savoir un peu plus."

La presse française et surtout européenne n'hésite pas depuis mardi à faire de Lyon une place forte de la corruption policière. Des accusations mal vécues par Hervé Redon : "Vous avez aussi des villes qui sont quand même sensibles comme Marseille et Grenoble où les règlements de compte fleurissent. Nous on est obligé de se garder d’employer le terme de flics ripoux. Parce qu’on reviendrait aux sombres affaires de la police lyonnaise des années 80,90."

Après l'affaire Neyret, ce serait une nouvelle victoire de l'IGS s'ils s'avéraient que les suspects soient condamnés. En s'impliquant fortement à Lyon, difficile de ne pas voir une volonté de faire une vraie purge dans les services de police. Hervé Redon reste, à nouveau, prudent : "Le mot purge me fait un peu mal à titre personnel et à titre syndical. S’il s’avère que ces collègues ont quelque chose à se reprocher, il faudra qu’ils en répondent devant le conseil de discipline et au niveau judiciaire.
Nous on essaie d’aider les collègues qui sont en dehors de l’affaire, de les isoler, de manière à ce qu’ils agissent comme avant, c’est-à-dire au service de la population."

Choqués, les policiers lyonnais vont peut-être commencés à suspecter leurs collègues. Une spirale destructive qu'Alliance redoute mais qui ne devrait pas arriver tout de suite : "Si les fonctionnaires ne sont pas assez solides moralement et physiquement, ca peut provoquer un basculement. Là, on en est pas encore là. Ca reste encore une affaire bien particulière."
X
1 commentaire
Laisser un commentaire
avatar
jmarc34 le 13/09/2012 à 04:47

même affaire en cours sur BEZIERS

Signaler Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs requis sont identifiés par une étoile *
Si vous avez un compte Lyon Mag, connectez-vous.
Nous ne vous enverrons pas d'email sans votre autorisation.

Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.