Interpellations de policiers à Lyon : des petits cadeaux contre de gros services

Interpellations de policiers à Lyon : des petits cadeaux contre de gros services
Marc Cimamonti et Albert Doutre ont fait le point sur l'affaire qui secoue la police lyonnaise - LyonMag

Mercredi matin, le procureur de la République Marc Cimamonti et le directeur de la DDSP Albert Doutre faisaient le point sur l'affaire qui touche sept policiers de l'agglomération.

L'enquête aura été minutieuse. Depuis 2007, les écoutes téléphoniques se sont succédées pour faire tomber un réseau d'échanges de services entre policiers et malfaiteurs.
Parmi les sept fonctionnaires interpellés, quatre travaillent à Vénissieux. Parmi eux, un capitaine et trois OPJ, "ce qui montre que c'était bien orchestré". Les trois autres policiers placés en garde à vue travaillent au service départemental de nuit, au service enquête anti-drogue et à la sûreté départementale.
Deux délégués du procureur sont également interrogés à Villeurbanne, ils sont tous les deux à la retraite depuis 1999 et 2007. Enfin, deux membres d'une même famille et une personne liée au trafic sont eux en garde à vue à Lyon. "Des liens d'amitiés existent entre les policiers et ces malfrats", a expliqué le procureur.
La fratrie de 4 malfaiteurs présumés est bien connue des services de police. Si le plus âgé n'avait jamais été condamné, l'un d'entre eux accumule déjà 15 mentions sur son casier, pour violences aggravées et trafic de stupéfiants.
Ils n'ont été que deux à être arrêtés mardi. Et pour cause, le dernier est  déjà en prison depuis mars dernier pour avoir forcé un barrage de police.

Télévisions, portables, voitures, déjeuners

La relation entre les fonctionnaires et les frères était simple. Un service contre un cadeau. Le frère arrêté en mars 2011 avait réussi à échapper de longs mois à une condamnation car quelqu'un avait "oublié" de publier sa fiche de recherche. Un autre roulait avec un titre de conduite frauduleux qu'il s'était procuré sur les bons conseils de ses amis policiers. Qui le prévenaient ensuite des emplacements des contrôles routiers. "Des faits plus graves que de faire sauter des PV", expliquent le procureur et le directeur de la DDSP et que nient la plupart des gardés à vue.
Pour les récompenser et les garder comme amis, les frères arrosaient les fonctionnaires de présents comme des téléphones ou des téléviseurs. Des marchandises qui provenaient du magasin high-tech... d'un des frères. 350 000 euros ont notamment été saisis sur place et 50 000 autres ont été retrouvés dans des voitures et des appartements.

Des pratiques qui rappellent l'affaire Michel Neyret. Albert Doutre refuse toutefois tout amalgame : "Il n'y a pas eu d'enrichissement du train de vie des policiers". Alors que l'ex numéro 2 de la PJ lyonnaise portait de beaux costumes, de belles montres et roulait dans des bolides ostentatoires, les sept policiers actuellement en garde à vue se contentaient de petits cadeaux comme parfois de simples déjeuners. Albert Doutre ne veut toutefois pas les dédouaner, 'ils sont une tâche pour la police", a-t-il déclaré.
Toutes les personnes en garde à vue continueront d'être interrogés mercredi avant de voir un juge d'instruction jeudi matin. Ce dernier décidera alors des suites à donner à l'enquête. Les fonctionnaires de police risquent jusqu'à 10 ans d'emprisonnement et 500 000 euros d'amende. Si la procédure est engagée, ils passeront également devant le conseil disciplinaire.
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3 commentaires
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Decrauze le 13/09/2012 à 23:59

La Capitale des gaulés –

Après Neyret, gros poisson qui se revendiquait de l’ancienne école, voilà le menu fretin qui ne vaut pas mieux. Ne lions pas les affaires, d’accord, mais reconnaissons au moins que la police sait couper les branches pourries dans la région lyonnaise. Ce qui nous semble intolérable aujourd’hui faisait presque partie du folklore dans les années soixante-dix : les ripoux comme une dérive inévitable de la promiscuité avec les délinquants de tout poil.
Lyon ça n’est pas que son bouchon de Fourvière et ces policiers mal embouchés, j’en profite pour renvoyer vers ses charmes authentiques et multiformes : http://pamphletaire.blogspot.fr/search/label/Lyon.

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Lucien le 12/09/2012 à 16:20

J'ai encore en mémoire, les propos de l'avocat des prévenus, qui disait que le dossier était vide...
Prendre les gens pour des imbéciles, fait aussi parti de son boulot.

Le dossier ne peut être vide après un an d'enquête. Les faits cités dans cet article, me semblent éloquent quand à la nature des transactions en contre partie des services rendus.

Mais comme dans l'affaire, du super flic lyonnais. Le plus important réside ailleurs. Il y a les faits, pour lesquels ces flics sont poursuivis, mais aussi et surtout, les activités de cette fratrie.

350.000€ en cash découverts chez l'un d'eux ?! D'où provient cet argent ?!

Pour ceux qui connaissent, le OFF lyonnais. Lyon est aussi gangréné par la corruption, que Marseille ou Paris.

La seule différence, pour Lyon c'est que les affaires ne sortent pas.
Où si cela arrive, c'est très vite étouffé dès lors que la machine judiciaire entre en action.

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Jean-Louis le 12/09/2012 à 14:32

Que dire des relations professionnelles directes entre élus et les services du Procureur et autres substituts ?
Statistiquement, ces élus au contact des procureurs ou de leur cabinet ont 100 fois moins de chance d'être poursuivis que d'autres élus qui ne sont pas en contact professionnels directs avec le Parquet ?
Mais là, très étrange, on n'a jamais entendu d'histoires de ce type alors que les statistiques parlent d'elles-mêmes.

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