Yann Nicol, journaliste littéraire : "Deux coups de cœur rhônalpins pour la rentrée littéraire"

Yann Nicol, journaliste littéraire : "Deux coups de cœur rhônalpins pour la rentrée littéraire"
Yann Nicol - LyonMag

Yann Nicol, responsable de la programmation de la Fête du livre de Bron, était ce mercredi l’invité de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

646 romans sortent pour cette rentrée littéraire. Comme chaque année, il y a toujours des livres dont on parle beaucoup à l’exemple d’Olivier Adam, d’Amélie Nothomb, de Laurent Binet et de Philippe Djian. Une situation normale pour Yann Nicol. "Il y a aussi une logique car ces auteurs sont des gens qui ont une œuvre derrière eux et qu’on a l’habitude de suivre. Pour Laurent Binet, c’est un peu particulier car il y a l’actualité autour de François Hollande. Je pense effectivement que Philippe Djian est un auteur très important parce que son livre est très beau, très subversif et très inventif. La question de la médiatisation d’un petit nombre de livres est une réalité. On peut difficilement ne pas parler de ces gens là".

Le responsable de la programmation de la Fête du livre de Bron a bien sûr des coups de cœur. "Philippe Djian est quelqu’un qu’on aime beaucoup. Il y a aujourd’hui une période très intéressante dans son travail. Son dernier livre  a le titre le plus surprenant de la rentrée avec "Oh…". Son personnage est un personnage féminin, c’est quelque chose qui lui est arrivé assez rarement dans son œuvre.  Un livre sur la condition féminine, ce n’est pas forcément ce qu’on pouvait attendre de lui".

Pour le journaliste littéraire, la rentrée littéraire de cette année est un bon cru. "Il y a énormément de livres intéressants et de direction. Il y a des livres qui sont très portés notamment sur l’ultra-contemporain et sur ce qui se passe aujourd’hui dans nos sociétés, explique Yann Nicol. Je pense qu’il y a cette tendance là cette année autour du très contemporain, du très moderne. Tout ceci donne une interrogation qui est très intéressante sur l’écriture et la littérature pour rendre compte de notre réalité contemporaine avec tout ce qu’il y a autour des langues, des langages, des story-telling qui font aussi notre monde", poursuit-il.

"Il y a quelques livres qui sont des livres très personnels et très intimes. Je pense d’abord à celui de Santiago Amigorena intitulé "La première défaite". C’est un livre sur l’amour perdu qui est absolument bouleversant. Il y a également celui de Cécile Guilbert qui s’appelle Réanimation. C’est là aussi un livre sur l’intime et qui prouve aussi beaucoup de courage dans la démarche", explique Yann Nicol.

Dans cette rentrée littéraire de 2012, on retrouve bien sûr des auteurs lyonnais et rhônalpins. "Il y en a deux pour qui j’ai des coups de cœur. Premièrement celui d’Antoine Choplin, qui est un écrivain rhônalpin et qui a eu notamment pas mal de succès avec un livre qui s’appelle Radeau. Il publie d’ailleurs son roman La Nuit Tombée chez un éditeur lyonnais qui est la fosse aux ours. C’est un livre autour de la zone de Tchernobyl et qui est magnifique sur les lieux et la manière dont les gens aujourd’hui vivent. Il y a aussi cette idée que la littérature peut rattraper justement quelque chose qui est hors de l’actualité et qui continue pourtant d’être une réalité. Il y a également un autre auteur de la région, Emmanuelle Pireyre, qui a publié une livre qui s’appelle Féerie générale, et qui est là une sorte de grand roman inventif et expérimental, en même temps drôle et ébouriffant", affirme le journaliste littéraire.

Tout le monde se souvient que l’année dernière que le lyonnais Alexis Jenni avait remporté le Goncourt. Un autre auteur de la région peut-il lui succéder ?
"Sur les deux livres dont je viens de parler, je n’en suis pas sûre. Celui d’Emmanuelle Pireyre peut recevoir un prix plus confidentiel à l’exemple du prix de Flore. Concernant le Prix Goncourt, on a eu la sélection il y a quelques jours. Je pense qu’on va rester sur quelque chose d’un petit peu plus traditionnel", déclare Yann Nicol.

Le Goncourt a créé un véritable impact dans la carrière d’Alexis Jenni avec pour lui une année bien chargée. "J’ai eu l’occasion de le croiser tout au long de l’année dans différents lieux et dans différents festivals. C’est quelqu’un qui a vraiment pris plaisir à toutes ces rencontres. Il est d’ailleurs sur un autre roman sur lequel je pense il va faire quelque chose d’assez différent. Mais les écrivains ne parlent pas trop des livres en cours car ils ont peur de la malédiction !", conclut le journaliste.

La fête du livre de Bron se tiendra du 15 au 17 février 2013 à l'Ecole de Santé des Armées de Bron.
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