Pierre Coquan, CGT du Rhône : "Des appels à manifester dans les prochaines semaines"

La CGT appelle ce mardi à une journée de mobilisation nationale pour la défense de l’emploi, notamment dans l’industrie. "De jour en jour, les plans sociaux s’accumulent. Il est vraiment plus que temps de prendre des mesures efficaces pour relancer l’industrie", commence par dire Pierre Coquan.

Les revendications de cette manifestation sont précises.  "En premier, c’est d’obtenir un droit substantif au licenciement parce qu’il y en a un certain nombre qui pourrait être évité. Mais c’est aussi engager beaucoup plus de crédits dans la recherche et l’innovation qui sont le moteur de l’industrie", explique le secrétaire fédéral.

La CGT est d’ailleurs le seul syndicat à participer à ce rassemblement. "Je ne pense pas que cette démarche soit veine puisque c’est à l’appel de la fédération de l’industrie européenne qui regroupe près de 100 organisations dans les pays de l’Europe. Cette journée a été décidée car on a la même problématique partout.  Que les autres syndicats ne soient pas là, ce n’est pas très compréhensible parce qu’ils font partis eux aussi de cette fédération là", précise Pierre Coquan.

La manifestation part à 11heures de la place Jean Macé. Pour le représentant de la CGT, les manifestants seront au rendez-vous. "Il y aura sûrement beaucoup de monde dans la rue parce qu’il y a des cars prévus dans tous les départements de la région. On en compte une cinquantaine qui vont arriver sur Lyon, plus tous les manifestants qui sont de proximité. Ça va faire du monde dans les rues de Lyon. Pas seulement des ouvriers de l’industrie mais aussi des militants des autres secteurs. Car chacun sait qu’un emploi industriel supprimé, c’est trois à cinq emplois de moins. Dans le département, il y a au moins 300 000 emplois dans l’industriel".

Pierre Coquan souhaite notamment mettre en avant des situations alarmistes dans certaines entreprises de la région. "Il y en a une qui défraye la chronique, c’est Sanofi. Elle base son activité sur la recherche, et là Sanofi a décidé d’un plan de licenciement de chercheurs en nombre et donc cela a des conséquences pour toutes les entreprises sous-traitantes. Je pense que le gouvernement pourrait demander quelques comptes à Sanofi".

Cette journée est également contre la ratification du traité budgétaire européen. "Le traité qu’on nous propose est de bloquer toute la dépense publique et le déficit. On sait bien que pour avoir une évolution positive, il faut faire du crédit. Le traité, c’est encore creuser le déficit. On a vu ce que cela a donné en Grèce. L’austérité qui arrive derrière ces règles drastiques amène encore plus de perte d’emplois et moins de croissance économique", affirme Pierre Coquan.

Si cette mobilisation est réussie, la CGT pense de nouveau manifester dans les prochaines semaines. "Il faudra descendre dans la rue. J’espère bien que cette journée sera réussie. On espère pouvoir en créer un peu plus dans les entreprises auprès des militants syndicaux et des salariés sur ces problématiques là pour qu’ils descendent encore plus nombreux dans la rue dans les semaines qui viennent, avec un débat qui va être très important, celui de la protection sociale. Il y aura sûrement d’ici là d’autres appels à manifester", conclut le secrétaire fédéral de la CGT du Rhône.