Depuis le départ de Najat Vallaud-Belkacem il a quelques mois, c'est
Georges Képénékian qui a récupéré le flambeau de la Fête des Lumières.
Une première pour lui. Mais en si peu de temps, a-t-il eu le temps de
poser sa patte sur l'évènement ? "Oui, mais je réponds de manière peu
modeste. Car dès le 1er janvier, on prépare la fête de décembre
prochain. Donc évidemment les appels à projet sont lancés. Mais depuis 4
mois on est impliqué dans le choix car il y a une alchimie complexe.
Savoir comment on va les combiner, où les placer, s'ils répondent à la
ligne éditoriale..."
Pour Georges Képénékian, natif de Lyon, l'organisation de la fête préférée des Lyonnais a une saveur particulière : "Oui,
et il est bien important de montrer que cette fête n'est pas hors-sol.
C'est pas un machin qu'on a rajouté à Lyon. Ça part de l'histoire, des
traditions et du patrimoine. La fête des lumières a cet ancrage majeur
dans la vie des Lyonnais. On a tous mis des lumignons sur ses fenêtres.
Mais aujourd'hui ils ne savent plus forcément pourquoi on les met mais
ils savent que c'est le rendez-vous qui justifie aussi qu'on invite des
amis chez soi pour partager ce moment."
En 2012, 70 œuvres seront dispersées dans Lyon. Avec quelques changements par rapport aux autres années : "On
a fait des choix, on n'est pas allé au parc de la Tête d'or. Question de
budget mais c'est aussi pour montrer aux Lyonnais que les ballades
peuvent changer. Il se passe bien sûr quelque chose dans tous les
arrondissements et on a besoin des 4 jours si on veut vraiment tout
voir."
L'érudit lyonnais, s'il a dû trancher parmi certains projets, a également eu le temps de sélectionner ces coups de cœur : "Mon
coup de cœur, c'est la gare SNCF de Saint-Paul. Avec ses Inook, ses
petits dessins qui vont s'animer sur la façade. J'aime beaucoup aussi ce
qui va se faire dans la cour de l’Hôtel de Ville, ces figurines qui
nous viennent d'un autre monde. Il faut savoir que les artistes nous
apportent un regard qui nous vient d'un autre monde. Je pense aussi aux
illuminations place des Terreaux et place Bellecour. Sur cette dernière,
il faudra pédaler. On pourra être acteur en plus d'être spectateur. Et
si on pédale très fort, il pourra se passer quelque chose, surprise donc
!"
Si les touristes et les étrangers sont toujours
émerveillés, les Lyonnais, eux, râlent chaque année. Notamment à cause
de la foule compacte qui donne un sentiment d'oppression : "On a
beaucoup amélioré tout ça. Le principal point noir, c'était la place des
Terreaux. Depuis on l'a régulé avec des sens uniques. Pour exemple,
l'an dernier, on se baladait avec Gérard Collomb et l'équipe d'une autre
ville. Et ils nous ont dit : "Je ne sais pas comment vous faites mais
dans ma ville, c'est impossible, il faudrait 3 gardes du corps". C'est
la signature, on peut venir avec sa poussette. Il n'y a pas d'agression
dans l'air. Car la fête a dans sa nature quelque chose d'apaisant, de
fédérateur."
En plus du sentiment d'oppression, les Lyonnais
regrettent également que la tradition se perde au profit d'animations
pour le grand public. Georges Képénékian l'admet : "C'est vraiment un
point important, c'est pour ça que je vous parle de mémoire et de
tradition. On a besoin de renouer avec ce qui a fait la fête. Je vais
passer du temps, en tant qu'adjoint à la Culture et au Patrimoine pour
raccorder la fête et l'histoire de la ville. De plus cette année, nous
sommes partenaires avec Handicap International et leurs lumignons du cœur, c'est une manière de rappeler que c'est un moment de solidarité.
Tout le monde n'est pas de Lyon mais tout le monde peut comprendre.
Quand on met un lumignon le 8 décembre et qu'on s'endort à la lueur de
ces bougies qui vont s'éteindre dans la nuit, il y a quelque chose qui
vient d'ailleurs."
Jeudi 25 Octobre 2012 à 08h48
Georges Képénékian sur la Fête des Lumières : "il faudra pédaler pour avoir une surprise à Bellecour !"

Georges Képénékian - LyonMag
Georges Képénékian, adjoint à la Culture et aux Grands Événements de la Ville de Lyon était l’invité ce jeudi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.
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ça jazz à lyon
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"En plus du sentiment d'oppression, les Lyonnais regrettent également que la tradition se perde au profit d'animations pour le grand public. "
Signaler RépondreSi les lyonnais raisonnent réellement comme cela, alors je suis triste pour eux ...
à moins que cela concerne uniquement les lyonnais vivant à presqu'ile ... dans ce cas là c'est un autre débat ...
et puis en même temps on peut pas faire partie des 2% de grands lyonnais à habiter un des plus beaux quartiers de Lyon et espérer en même temps vivre comme à la campagne...