La gestion de l’eau crée des remous au Grand Lyon

La gestion de l’eau crée des remous au Grand Lyon
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Le Comité technique paritaire a rendu jeudi un avis défavorable au passage en délégation de service public.

A l’heure actuelle, les eaux du Grand Lyon sont gérées à plus de 80% par Veolia, sous la forme d’une délégation de service public. Celle-ci arrive à échéance en 2015, du coup le Grand Lyon étudie les possibilités de remplacement. Lors du précédent bureau, instance qui réunit l'exécutif communautaire, Gérard Collomb a semblé vouloir trancher : ce ne sera pas un retour à une régie publique, mais une nouvelle DSP, pour espère-t-il, faire baisser les prix de 20% (Lyon est un des villes les plus chères de France à ce niveau) et garder un contrôle plus strict de l’activité du délégataire en lui accordant un contrat qui n’excède pas les 8 à 10 ans (contre 30 actuellement).

La décision finale sera votée lors prochain conseil le 12 novembre, les appels d’offres pourront alors être lancés, mais avant cela, la loi impose un passage obligé : le CTP (Comité Technique paritaire)  qui donne un avis consultatif sur la production et la distribution de l’eau dans le Grand Lyon. Celui-ci s’est donc prononcé jeudi contre la DSP (12 voix contre 10). Paul Coste, président du groupe EELV au Grand Lyon, a voté contre : "je suis pour un retour à une régie publique dans la gestion de l’eau, c’est un mauvais argument de dire que l’on n’a pas le temps. Je trouve énervant que Gérard Collomb annonce par voix de presse son intention de conserver une DSP en faisant croire qu’il y a consensus à ce sujet, alors qu’il n’y a en fait pas eu de véritable vote avec les différents groupes politiques".
Pascal Bouchard, délégué CFDT au Grand Lyon, parle lui de cas "unique" dans l’histoire.  Il dénonce la méthode forte employée par Collomb, les "mensonges" du camp Collomb (les politiques présents au CTP n’avaient selon lui pas tous les éléments du dossier). Pour lui le débat a été "enfermé dans des aspects techniques", mais l’alternative à la DSP n’a "jamais été vraiment débattue". Pourtant le plan pour l'eau a été présenté en bureau par Gérard Collomb le 8 octobre avec ces objectifs : reprendre la main sur la gestion de l'eau, sur son prix, sa qualité, le patrimoine (canalisations, réseaux d'eau potable, citernes etc) et de faire du Grand Lyon  l'autorité organisatrice. Tel sera le cahier des charges imposé à la future entreprise qui obtiendra cette délégation pour 2015.

Toujours est-il que ce vote pose un problème politique car EELV et le PC (dont le représentant n’a pas pris part au vote du CTP) sont censés appartenir à la majorité. Gérard Collomb va devoir passer outre leur avis sans avoir trouver de consensus. Il pourrait même se heurter jeudi soir à un autre avis défavorable, celui de la Commission consultative des services publics locaux qui regroupe notamment les associations d’usagers. Une commission qui, à l'instar du CTP, est purement consultative.

A noter que les communes de Givors-Grigny, dont l’eau est gérée par SAUR, repassera sous contrôle de la DSP du Grand Lyon à la signature du  nouveau contrat.
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