Interrogé sur la réalité des faits, Jean-François Copé a cité, pour preuve de sa bonne foi, quelques lignes parues sur LyonMag.com il y a de cela deux ans. Visiblement, M. Copé a pris quelques libertés avec la réalité des faits, comme on le constate à la lecture de l’échange ci-dessous :
"Non seulement c'est une histoire vraie, mais c'est une histoire parmi d'autres... Celle-ci date d'il y a à peu près 4 ou 5 ans (sic). Elle m'a énormément marqué, d'autant que depuis, il m'est arrivé d'en entendre d'autres de la part de mes administrés à Meaux...
- Le pain au chocolat, vous en aviez parlé avant? (David Pujadas)
- Mais bien sûr! Nous en avons même parlé lorsque nous avions animé le débat à l'UMP sur les questions de laïcité. Je voudrais simplement que les choses soient claires : ce n'est pas une histoire inventée, c'est même une histoire qui est racontée par d'autres faits (re-sic). Lorsque par exemple, dans le journal LyonMag du 25 août 2012 (re-re-sic), il est noté : 'Un garçon de 13 ans frappé pour non-respect du Ramadan - Le 20 août au soir, un adolescent a été agressé dans la rue, il a reçu un coup de pied au motif qu'il avait une sucette en plein Ramadan.' Tout ça, c'est pas moi qui le raconte, c'est dans la presse! Dans le Point du 23 août 2012 : "Agressé parce qu'il ne respecte pas le Ramadan - un homme d'origine sénégalaise est roué de coups". [...] Ce que j'ai dénoncé avec cette histoire de pain au chocolat, c'est en réalité la religion, quelle qu'elle soit, ne doit être qu'amour, tolérance, respect. [...] Ce ne sont pas des milliers de faits par jour. Mais ce sont des souffrances, des humiliations, des malheurs qui ne passent jamais au journal de 20 heures".
Lorsque Jean-François Copé cite LyonMag.com, il évoque en fait un article paru le 25 août 2010 (et non 2012), relatant un fait divers au cours duquel un enfant a été agressé à Fontaines-sur-Saône parce qu’il avait une sucette à la bouche, en plein Ramadan. Pourquoi diable la confiserie s’est-elle alors brusquement transformée en pain au chocolat ? Si, comme il le raconte, l’émotion de M. Copé a pour origine ce fait divers rhôdanien, on peut imaginer que la viennoiserie, symbole du goûter partagé par des millions de petits Français, servait davantage sa rhétorique qu’une simple sucette, aux dépens de la stricte réalité – une nouvelle illustration du storytelling employé de plus en plus fréquemment par la classe politique. Mais on peut imaginer aussi qu’après avoir brandi une histoire sans réel fondement, Jean-François Copé aura chargé ses petites mains d’éplucher la presse régionale pour dénicher un fait divers s’en rapprochant.
Dans tous les cas, cet épisode aura fait une victime collatérale : la corporation des fabricants de sucettes, injustement oubliée.
La vidéo à retrouver ici (à partir de 50 minutes d'émission)
Copé... La droite décomplexée... Les non-assumés du FN.
Signaler Répondremalheureusement, ce sujet passe sur la thématique "Raciste ou pas raciste". Alors qu'on ne pose pas la question sur le fond : est-ce que oui ou non dans les quartiers, assiste-t-on à une pression sociale parfois violente sur les personnes qui mangent pendant le mois de l'Aïd ?
Signaler RépondreCorollaire : comment peut-on poser cette question sans passer obligatoirement par la case "racisme" ? A bon entendeur, salut.
je n'ai pas du entendre le même débat ?
Signaler RépondreMoi j'ai entendu qu'il avait parlé de sucettes sur la région lyonnaise .. vu dans Lyonmag
pas vous ? aurais je des hallucinations ?