Maria-Anne Privat-Savigny, du festival Label Soie : "Les plus grands couturiers se fournissent toujours à Lyon"

Maria-Anne Privat-Savigny, du festival Label Soie : "Les plus grands couturiers se fournissent toujours à Lyon"
Maria-Anne Privat-Savigny et Carole de Saint-Etienne, chargée de communication des Musées Gadagne - LyonMag

Maria-Anne Privat-Savigny, directrice des musées Gadagne et organisatrice du festival Label Soie, était l’invitée ce mercredi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

La 2e édition du festival Label Soie débute ce mercredi et durera jusqu’au 30 novembre. L’an dernier, il était axé sur l’histoire. Mais en 2012, le fil rouge sera la création et l’innovation.
"Nous avons souhaité mettre en avant la modernité de ce qui se passe à Lyon autour de la soierie à travers de jeunes designers de la Martinière-Diderot et de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, de futurs créateurs de mode de l’Esmod et bien sûr ceux qui continuent de produire de la véritable soierie lyonnaise."

Pour les Lyonnais, la soie se résume souvent à l’inventeur du métier à tisser Joseph Marie Jacquard, la famille Gillet ou la révolte des Canuts. Mais ils savent moins que la soie fait encore les beaux jours de l’agglomération.
"Non seulement elle existe mais elle est très active. Il y a une double reconnaissance. Quand vous parlez de Lyon à l’étranger, la soierie historique vient immédiatement à l’esprit. Et quand vous voulez acheter une belle soierie, c’est une soierie produite à Lyon, encore aujourd’hui."

"Aujourd’hui, il y a toute la création de mode. De grands couturiers font appel à Lyon pour fabriquer leurs inventions : des costumes, des décors, des vêtements, du prêt-à-porter. Les Lyonnais sont les seuls à savoir créer certaines étoffes. Un couturier exigeant comme Jean-Paul Gaultier ou Gucci vient à Lyon et les entreprises innovent pour répondre aux exigences de la mode et de la demande. La soierie lyonnaise est plus vivante que jamais."


Parmi les 100 rendez-vous du festival, il y a quatre temps forts : "la valorisation de la jeune création avec des expositions. Le second concerne le patrimoine avec des balades urbaines et des activités pour les enfants, ces derniers pourront tisser sur un métier. Il y aura un aspect plus scientifique avec des colloques mais qui sont déjà complets. Et le dernier aspect sera industriel avec le parcours boutiques où on indiquera où acheter de la vraie soierie lyonnaise. Pour que le public prenne conscience de la notion d’entreprise du patrimoine vivant."

L’objectif de la Ville était que tous ces acteurs de la soie fassent cause commune. Ils y arrivent ?
"Ca fonctionne. C’est pas toujours facile. Je crois que tout le monde est animé par la passion de son métier et par le souhait de valoriser cette très belle histoire. Ce sont des métiers très différents mais qui ont le même but."

La première édition avait été un succès mais aucun chiffre de la participation n'avait filtré : "C’est très difficile de faire un comptage parce que certaines manifestations sont en accès libre. D’autres sont payantes donc c’est plus simple. Je ne peux donc pas donner de chiffre exact mais on a observé que beaucoup de manifestations étaient complètes, on a du refuser du monde. Et j’ai pu constater, notamment à la Croix-Rousse, qu’on ne parlait qu’anglais. Les touristes étaient présents et ce fut une vraie surprise puisque c’était la première édition."

Les Lyonnais sont-ils toujours attachés à la soierie ?
"Oui, pour diverses raisons. Notamment parce que ça appartient à notre histoire. On a tous dans notre famille quelqu’un qui a eu affaire, de près ou de loin, à la soierie. Ca fait complètement partie de la ville de Lyon."
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