Alliance Vita sur le mariage pour tous : "nous irons jusqu'au bout pour l'ouverture d'un débat"

Alliance Vita sur le mariage pour tous : "nous irons jusqu'au bout pour l'ouverture d'un débat"
Alliance Vita avait rassemblé 250 personnes place de la République - LyonMag

La déléguée départementale d’Alliance Vita dans le Rhône Jeanne Hugault revient pour LyonMag sur son engagement contre le projet de loi instaurant le mariage gay à la veille de la marche solidaire qui réunira plusieurs associations ce samedi à Lyon.

LyonMag : La France découvre Alliance Vita avec votre combat contre le mariage homosexuel, qui êtes-vous ?
Jeanne Hugault : Alliance Vita est une association loi 1901 qui a été créée en 1993. Elle agit sur deux axes. Le premier c’est l’écoute des personnes en souffrance devant les épreuves de la vie et ce à travers le site SOS bébé et le site SOS fin de vie. Le deuxième c’est la sensibilisation des élus et du grand public au respect de la vie. Notre logo est "solidaire des plus fragiles".

LM : C’est donc dans ce cadre là que vous vous opposez au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels ?
JH : Oui nous souhaitons remettre l’enfant au cœur du débat et rappeler que l’enfant confié à l’adoption a besoin d’un père et une mère. On nous parle d’égalité mais ce serait une injustice inacceptable de priver volontairement un enfant d’un père ou d’une mère. Mon travail de psychologue auprès de jeunes enfants m’a amené souvent à  aider des familles fragilisées par des ruptures. Donc soutenir oui, mais nous ne souhaitons pas, pour des enfants déjà blessés par la rupture d’avec leurs parents biologiques, ne pas leur  donner la possibilité d’avoir un père et une mère.

LM : Vous êtes donc plus contre l’adoption accordée à des couples homosexuels que contre la possibilité pour eux de se marier ?
JH : Le code civil français est fait de telle manière que le mariage ouvre à la filiation. Ce qui nous inquiète vraiment dans ce projet de loi c’est d’empêcher des enfants qui seront adoptés de reconstruire une filiation sexuée, c'est-à-dire une filiation basée sur la parité homme-femme, la parité biologique. Nous souhaitons en fait un mariage sexué qui reconnaisse la différence des sexes. Nous craignons que ce projet de loi prive délibérément les enfants d’un père et d’une mère. Le problème c’est que dans les textes, le mariage n’est pas fait pour reconnaître l’amour de deux personnes, il est fait pour protéger les enfants qui sont accueillis dans un couple.

LM : Vous avez déjà organisé un flashmob à Lyon et dans 70 villes de France contre le mariage homosexuel. Samedi rebelote avec la marche solidaire à laquelle vous prendrez part. Il y aura cette fois-ci beaucoup de monde, y compris des religieux, des politiques, des groupuscules d’extrême droite. Ne craignez-vous pas d’être récupérés ?
JH : Alliance Vita n’organise pas la marche solidaire mais la soutient. C’est une marche ouverte au plus grand nombre. Moi j’irai marcher en tant que citoyenne. Il y aura effectivement sans doute la présence de religieux comme par exemple des représentants de la communauté musulmane qui se sont engagés à venir, c'est-à-dire à quel point c’est une marche citoyenne qui s’adresse à tous les Français. Alliance Vita ne sera pas identifiable au sein de la marche puisque nous serons tous là comme citoyens. Notre souci c’est de montrer l’unité d’associations très diverses pour une cause avant tout citoyenne.

LM : Dans un pays qui selon de récents sondages est favorable au mariage homosexuel, vos contradicteurs et le grand public vous qualifient parfois d’intégristes ou d’intolérants. Comprenez-vous et entendez-vous leur position ?
JH : Je crois que beaucoup de Français n’ont pas été concertés. Nous nous demandons l’organisation d’un grand referendum et la tenue d’états généraux de la famille. Dans certains sondages la majorité des Français est favorable au mariage homosexuel mais ils n’ont en fait pas conscience de ce que cela représente. Le sondage Ifop du mois de septembre montre aussi que 63% des Français prennent conscience peu à peu du fait que des enfants confiés à l’adoption pourraient se retrouver avec des parents de même sexe et ils en sont inquiets, ils demandent je crois à être consultés sur cette question là.

LM : Samedi vous serez de fait aux côtés des jeunesses nationalistes qui ont des propos très durs à l’encontre du mariage gay, avez-vous du coup l’impression de cautionner leurs théories ?
JH : Je ne partage ni leur propos ni les mots qu’ils emploient. J’ai moi-même des amis homosexuels et je pense qu’un certain nombre d’entre eux souffrent aussi de l’image que certains lobbies peuvent donner. D’ailleurs un certain nombre d’homosexuels aujourd’hui ne sont pas en faveur de ce projet de loi. L’association '+ gay sans mariage' en est un bon exemple. En tout cas nous avons un grand respect  pour les personnes qui peuvent vivre l’homosexualité.

LM : L’Assemblée Nationale étudiera ce projet de loi le 29 janvier en séance publique. S’il venait à être adopté, continueriez-vous à vous y opposer ?
JH : Oui bien sûr. A Lyon la marche solidaire du 17 novembre est une étape régionale. Nous espérons aussi que notre gouvernement soit sensible au fait que dans  une dizaine de villes en France plusieurs milliers de personnes vont se réunir samedi. Il y aura évidemment une prochaine étape nationale, probablement en janvier. Nous irons jusqu’au bout et espérons vraiment que les politiques qui gouvernent notre pays ouvriront un réel débat sur une question de société aussi importante.
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1 commentaire
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Croix Rousse le 17/11/2012 à 16:20

Je ne suis pas de droite et de loin , je suis plutôt a gauche et même très a gauche , mais je suis contre le mariage des homos.......Si la loi est votée , j'ai bien l'impression que le conseil constitutionnel cassera cette loi ainsi que la loi sur l'adoption

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