C’est le bon moment pour se faire vacciner contre la grippe saisonnière.
En France, on constate une vraie désaffection pour ce vaccin. La
situation est-elle la même à Lyon et dans la région ? "C’est un
phénomène qui est un peu national donc oui, on l’observe bien à Lyon et
dans Rhône-Alpes. Je dirais même que Rhône-Alpes fait partie des régions
particulièrement réticentes à la vaccination, toute vaccination
confondue d'ailleurs, sans que l’on sache vraiment pourquoi au bout du compte".
Les patients n’ont plus confiance ? "Il se passe plein de choses en
fait. Premièrement il y a peut-être un défaut de confiance qui est lié à
un défaut d’explication. Il ne faut pas hésiter à rappeler l’intérêt de
cette vaccination et le fait qu’elle ne représente pas de dangerosité
et qu’il existe comme effet secondaire une douleur au niveau du point
d’injection mais qui est ce que l’on observe pour toutes les
vaccinations. Par contre il faut mettre en avant le bénéfice à la
vaccination dans le sens où quelqu’un qui est vacciné ne fait pas la
grippe ou l’a fait de façon significativement moins grave que les
non-vaccinés", insiste le professeur Bruno Lina.
Le vaccin est sorti fin septembre mais pour l’instant peu d’informations
ont circulé. "La campagne de vaccination a commencé le 28 septembre.
Il y a eu quand même quelques informations qui ont circulé. Le ministère
de la Santé a fait l’ouverture officielle de la campagne de vaccination
contre la grippe. Les médecins impliqués dans cette campagne ont reçu
des documents et se chargent eux-mêmes de faire la promotion vis-à-vis
des personnes à risques. On sait aussi sur la base d’informations que
cette campagne se passe mieux que l’année dernière et qu’il y a deux
ans. C'est-à-dire que nous avons le sentiment qu’il y a un retour vers
la réalité du fait qu’on perçoit la dangerosité de la grippe quand elle
arrive".
Pour le professeur Bruno Lina, la grippe A a pu laisser quelques mauvais
souvenirs. "Il a beaucoup été discuté de la vaccination contre la
grippe et de son intérêt lors de cette épidémie. Pourtant cette épidémie
a montré que le vaccin était particulièrement efficace. Il y a beaucoup
d’idées reçues sur lesquelles il est difficile de lutter. Il n’y a rien
de pire que les rumeurs".
Parmi les rumeurs à la mode, il y a le fait d’être vacciné une année sur
deux. "Vacciner une année sur deux on est protégé une année sur deux
et pas pour deux ans. Le vaccin évolue et change chaque année parce que
le virus évolue aussi chaque année".
Le vaccin contre la grippe saisonnière est principalement destiné à des
groupes à risques clairement identifiés. "Il y a le très grand groupe à
risques qui sont les personnes de plus de 65 ans. Il y a également
certains groupes qui sont liés au fait que des personnes ont un statut
particulier pendant un certain temps, je pense notamment aux femmes
enceintes mais aussi les obèses qui présentent une obésité morbide. Et
puis après vous avez des patients qui ont des maladies chroniques qui
les fragilisent vis-à-vis de l’infection grippale comme les pathologies
cardiaques, les pathologies respiratoires, les insuffisances rénales…".
On peut comprendre que des personnes peu informées soient réticentes à
aller se faire vacciner mais il y a aussi énormément de personnel
soignant qui ne se fait pas vacciner. En 2011, un quart seulement se
sont fait vacciner. "Parmi les personnels soignants, il y a différents
niveau de vaccination. Si on prend les médecins généralistes, ils sont 2
sur 3. Les médecins hospitaliers c’est un petit peu moins et quand vous
prenez les infirmières et les kinés on finit avec 3% de vaccinés chez
les kinés ce qui n’est pas suffisant puisque par essence ce sont des
personnels soignants qui sont au contact des malades fragiles. La
réalité est que c’est une vaccination un peu contraignante : il faut la
faire tous les ans. C’est plus une question d’oublier de le faire".
La vaccination doit-elle devenir obligatoire pour eux ? "Cela avait été
discuté et puis de nouveau le ministère de la Santé a décidé de ne pas
rendre obligatoire cette vaccination comme peut l’être celle contre
l’hépatite B".
Le virus va-t-il être plus virulent cette année ? "Pour l’instant, la
seule chose que l’on sait sur le virus est qu’il colle parfaitement bien
à la composition du vaccin. On est en face d’aujourd’hui d’un vaccin
qui semble complètement adapté aux virus qui vont venir donner
l’épidémie. Par contre l’épidémie n’a pas commencé, il y a juste
quelques cas un peu partout en France. Pour en revenir à la vaccination,
on est en plein dans la fenêtre de tirs. Se faire vacciner, c’est bien
maintenant mais il faut aussi se rappeler qu’il faut au moins 15 jours à
trois semaines pour que ce vaccin soit efficace", conclut le
professeur Bruno Lina.
si les labo ne racontaient pas toujours des conneries pour faire vendre leur vaccins comme il y a 3 ans avec le H1N1 qui devait décimer de nombreuses vie humaines,peut être que la population écouterait plus les recommandations mais on est tellement manipulé que la défiance est maximale...
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