Le 1er octobre dernier, Jean-Marc Bador prenait ses fonctions en lieu et place de Laurent Langlois dans un contexte particulier. Ces
3 dernières années, les relations étaient tendues entre musiciens et
administration. Quelle ambiance a trouvé Jean-Marc Bador ? "J'ai
trouvé une maison qui fonctionnait. C'est vrai qu'il y a eu beaucoup
d'émoi et beaucoup de presse sur cette période qui ne devait pas être
simple. Moi je ne l'ai pas vécu alors c'était compliqué. Je pensais
arriver et découvrir une situation pas simple, mais j'ai surtout trouvé
un orchestre qui fonctionne et une équipe qui avance."
De la Bretagne à Paris puis Lyon, le parcours de Jean-Marc Bador a été rythmé : "Avant
la Bretagne, j'ai participé à l'organisation d'un festival, la Folle
Journée à Nantes. C'est un événement qui a irrigué mon travail à
l'orchestre de Bretagne où je suis resté 11 ans. Puis je suis allé à
l'orchestre de la Chambre de Paris. Là, mon travail était plutôt de
définir une identité claire à l'intérieur du paysage parisien chargé sur
le plan musical.
Aujourd'hui je suis encore dans les TGV entre Paris et Lyon. J'ai hâte, dès janvier, de poser mes valises à Lyon."
Alors que Jean-Marc Bador travaillait dans la capitale, il a accepté de revenir en province. Pour plusieurs bonnes raisons : "J'ai
accepté Lyon pour le challenge. Avec l'arrivé de Leonard Slatkin qui
est pour moi un formidable atout pour cet orchestre. Avec cette salle
qui rentre en période de rénovation et qui va améliorer une partie de sa
qualité, de service au public. Et puis avec ce grand projet de
rénovation de la Part-Dieu. Ce sont des éléments enthousiasmants pour un
directeur général."
En arrivant à Lyon, Georges Képénékian a fixé en quelque
sorte deux objectifs à Jean-Marc Bador. Le premier, c'est la renommée nationale et
internationale de l'institution : "Chacun arrive avec ses réseaux.
J'ai beaucoup de personnes avec qui j'ai des habitudes de travail en
France et à l'étranger. Donc on va retourner sur des festivals français,
mais aussi à l'étranger, en Chine, au Japon, les Etats-Unis..."
Second objectif de Képénékian : l'ouverture à tous. Il faut donc casser l'élitisme, s'il en reste : "Cet
auditorium reste un lieu conçu pour le concert plus que pour être une
maison de la musique. C'est là où le grand chantier de la Part-Dieu doit
nous donner l'occasion de repenser ce temple de la musique pour en
faire un lieu encore plus ouvert à tous les publics. Il faudra rajouter
de l'interaction, des enfants créeront avec l'orchestre, des personnes
chanteront avec l'orchestre. Ce sont des choses que je vais essayer de
développer dans l'auditorium pour répondre à cette demande politique
mais qui est pour moi un credo personnel, de faire que la musique soit
accessible à tous."
L'auditorium bat son plein, même si Jean-Marc Bador n'a pas pu participer à l'élaboration de la saison 2012-2013. Il a tout de même un avis éclairé sur la question : "C'est
vraiment une belle saison. On a la chance d'accueillir quelques grands
artistes, voire de très grands solistes et chefs internationaux. En
feuilletant les précédentes saisons, j'ai trouvé qu'on avait une très
belle année pour l'orchestre de Lyon et l'orchestre invité."
Le directeur a déjà entrepris l'élaboration des prochaines saisons lyonnaises : "J'ai
commencé à travailler avec Leonard Slatkin sur l'idée de structurer la
future saison. Sans aller forcément sur des idées de festival mais on a
des fils rouges sur un certain nombre de programmation. On essaiera bien
sûr de conforter la dimension famille. Et puis également de promouvoir
la pratique amateur, je verrais bien un grand concours avec des
musiciens non professionnels qui puissent investir cet espace. Enfin, je
regrette la disparition du jazz, on essaiera de le faire revenir parce
qu'on a dans la région un grand festival avec des gens avec qui j'ai
envie de travailler."
Mercredi 21 Novembre 2012 à 08h43
Jean-Marc Bador, directeur de l'orchestre national de Lyon : "Faire un lieu encore plus ouvert"
Jean-Marc Bador - LyonMag
Jean-Marc Bador, le nouveau directeur de l'orchestre national de Lyon, était l’invité ce mercredi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.
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