Gérard Truchet, prof de parler lyonnais : "les cours marchent formidablement bien"

Gérard Truchet, prof de parler lyonnais : "les cours marchent formidablement bien"
Gérard Truchet - LyonMag

Gérard Truchet, président de la société des Amis de Lyon et de Guignol, était l’invité jeudi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

Les cours de parler lyonnais donnés par l’association fêtent cette année leurs 15 ans d’existence. En 2011, 120 étudiants avaient appris les subtilités du patois lyonnais.
"Le cours dure deux heures, il a lieu une fois par mois. Il est animé par Jean-Baptiste Martin, un linguiste qui apporte la science des mots et leurs racines, et puis par moi-même. Je me permets de mettre les mots dans le bon contexte, qui leur donne vie.", explique Gérard Truchet.

"Ca marche formidablement bien. On a eu le premier jour plus de 120 personnes inscrites. Ceux de l’an dernier doivent reprendre. On va donc déborder les 150 places de l’amphithéâtre."
Le portrait-robot de l’étudiant : "On a de tout. La majeure partie est d’origine lyonnaise ou régionale. Ils veulent rechercher leurs racines, ils ont entendu employer des mots et aujourd’hui ils sont curieux de savoir d’où ils viennent".

Pour les Français en général, le parler lyonnais se remarque rapidement au détour d'une conversation : mots mangés, des "y" de partout, des accents appuyés sur "jeune" ou "feuille", quelles sont les origines de ces mots et intonations ?
"Le parler lyonnais a des origines très anciennes puisque c’est le franco-provencal. Il se trouve entre la langue d’oy et la langue d’oc. Les gaulois qui s’installent au pied de la Croix-Rousse parlaient gaulois. Et lorsque le latin arrive avec les Romains et la création de Lugdunum, ca devient la langue gallo-romaine. Petit à petit, notre parler va se franciser mais certains mots ne trouveront pas d’équivalence. C’est pour ça qu’on retrouve une dimension plus familière. Le parler lyonnais se retrouve plus facilement à la Guillotière et à la Croix-Rousse que dans le quartier d’Ainay."

Aujourd'hui, rares sont ceux qui arrivent encore à converser en lyonnais. Des mots sont toutefois passés dans le vocabulaire courant, sans qu'on ne le sache vraiment :
"On utilise toujours les mots "traboule", "gone", "bugne", "papillote", "quenelle". Je suis sur que des gens utilisent le mot "détrancané" alors que c’est un terme qui vient de la soierie et qui s’utilise pour désigner une personne patraque."

Les plus jeunes Lyonnais se servent-ils encore de termes, parfois sans s’en rendre compte ?
"Non je ne pense pas. Ou un mot par-ci, par-là. Ca se perd. C’est pour ça que ces cours ont une valeur passéiste, une valeur d’étude d’une langue qui a été usité durant des siècles. C’est tout ça qu’il faut sauvegarder."

Plus d'informations sur les cours de Gérard Truchet par courriel (amisdeguignol@wanadoo.fr)
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