Dr Julien pour la Journée mondiale du sida : "Le Rhône, c'est presque la moitié des cas de VIH de la région"

Dr Julien pour la Journée mondiale du sida : "Le Rhône, c'est presque la moitié des cas de VIH de la région"
Christophe Julien - LyonMag

Le docteur Christophe Julien, du service prévention de l’Agence régionale de santé, était l’invité vendredi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

Le 1er décembre, ce sera la journée mondiale du sida. L’occasion de remettre notamment l’accent sur le dépistage.
"Ca fait partie d’une stratégie de prévention dans la lutte contre ces infections."

Le dépistage a une dimension qui peut effrayer le grand public. Le but est donc de rassurer la population.
"Il faut en parler, proposer le dépistage de différentes façons : par le médecin traitant qui fera une prescription et la personne ira dans un laboratoire pour faire une prise de sang classique. Cette solution permet d’avoir une réponse en 24h, ca dépend du laboratoire. Et ces tests de dernière génération permettent d’avoir une certitude sur les 3 semaines passées avant le test.
Pour une personne qui aurait du mal à parler de sa sexualité à son propre médecin, il existe des centres de dépistage anonymes et gratuits. A Lyon, il y en a un à l’Hôpital de la Croix-Rousse et un autre à l’Hôpital Edouard-Herriot. On peut y aller sans prendre de rendez-vous et le rendu se fait une semaine après.
Et il y a désormais des acteurs associatifs qui proposent ce dépistage très simple et rapide à l’aide d’une simple piqure sur le doigt avec un rendu des résultats dans les minutes qui viennent."



Les Infections sexuellement transmissibles sont-elles en recrudescence ?
"Pour le VIH, sida, les données actuelles au niveau national et au niveau régional montrent une stabilisation des nouveaux cas depuis 4 ans. Pour Rhône-Alpes, il y a toutefois une augmentation des IST comme la syphilis, le gonocoque…"

Concrètement, le sida se banalise, il ne fait plus peur ?
"Je pense que c’est multifactoriel. Certes il se banalise, c’est une maladie chronique. Avant 1996 et l’arrivée des trithérapies, on voyait des gens décéder du Sida. Il y a peut-être aussi la lassitude du préservatif et peut-être un manque d’information chez la jeune génération. On constate par exemple qu’en cas d’accident comme une rupture de préservatif, peu de personnes savent qu’il faut aller dans les 24-48h dans un service d’urgences pour bénéficier d’un traitement prophylactique d’un mois. C’est une information qui doit continuer à être diffusée."

Lyon concentre-t-elle un peu plus les cas dans la région ?
"Je ne peux parler que du Rhône puisque les chiffres concernent le département. Mais en gros, le Rhône représente un peu moins de la moitié des nouveaux cas et des cas de VIH et des hépatites de la région Rhône-Alpes. Sachant qu’elle est la 3e région française concernée, hors départements d’outre-mer."

Plus d’informations sur le déroulé de la journée sur www.lecrips.net
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