Mirco Iadarola de la CCI italienne de Lyon : "La ligne Lyon-Turin va intensifier nos échanges"

Mirco Iadarola de la CCI italienne de Lyon : "La ligne Lyon-Turin va intensifier nos échanges"
Mirco Iadarola - LyonMag.com

Mirco Iadarola, le secrétaire général de la chambre de commerce italienne de Lyon, était l’invité ce lundi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

Ce lundi est une journée importante pour les relations entre la France et l’Italie puisque les gouvernements des deux pays se retrouvent à Lyon pour un sommet bilatéral. L’un des enjeux est de concrétiser le projet de TGV entre Lyon et Turin. "Je suis absolument favorable à ce projet qui est un enjeu majeur non seulement au niveau des échanges entre nos deux pays l’Italie et la France, mais je dirais à l’échelle européenne".

Qu’est ce que la ligne Lyon-Turin va apporter ? "La France et l’Italie sont réciproquement le deuxième partenaire commercial derrière l’Allemagne pour chacun des deux. On a tout l’intérêt aujourd’hui à intensifier nos échanges. D’ailleurs la mission de la chambre de commerce italienne est justement celle de favoriser ces échanges entre nos deux pays. Pour favoriser cela, il faut que nos marchandises puissent aujourd’hui réduire leurs coûts de transport. Ce serait divisé par deux le temps de trajet. Ce serait aussi, il ne faut pas l’oublier, donner la possibilité aux marchandises françaises d’arriver à moindre coût jusqu’à Kiev en traversant la Slovénie, la Slovaquie… Tous ces pays qui sont en plein essor économique. Pour les marchandises italiennes, notamment pour celles du nord-est qui est le poumon économique italien, ce serait également la possibilité d’arriver en France, en Espagne et plus en général dans l’Europe occidentale avec des coûts réduits".

Pour Mirco Iadarola, aujourd’hui il est difficile de faire le trajet entre Lyon et Turin. "Je suis arrivé à Lyon il y a 21 ans, et à l’époque je me rappelle très bien qu’on avait trois trains quotidiens entre Lyon et Turin. Aujourd’hui vous n’en n’avez aucun. Pour pouvoir vous rendre en train à Lyon ou à Turin, vous devez soit vous rendre à l’aéroport de Saint-Exupéry, soit aller à Chambéry pour une correspondance, ce qui fait que souvent les acteurs économiques privilégient encore une fois la voiture ou l’avion".

Il y a pourtant une forte opposition à ce projet notamment du côté italien. Il y a eu pas mal de manifestations violentes. "Quand on nous parle de manifestations, il faut comprendre un double aspect. Il y a d’un côté ceux qui sont directement intéressés par les travaux qui peuvent avoir des raisons pour défendre les intérêts qu’il faut comme la communauté du Val de Suse. Mais souvent les manifestants ne sont pas représentatifs de la communauté du Val de Suse. Mais il y a un impact local qui est important qu’il faudra surement prendre en compte. Cela dit on oublie de se positionner dans une vision à plus long terme".

Ces manifestants disent que ça va coûter trop cher et que le trafic de marchandises via le trafic routier est en train de baisser. "Aujourd’hui, on a un trafic qui baisse, c’est conjoncturel. On a une crise donc on a moins d’échanges. On a une réduction de la consommation à l’échelle européenne".

Si les entreprises lyonnaises et rhônalpines ont de très bon échanges avec l’Italie, la situation inverse est plus difficile mais est en progression. "Lyon attire les entreprises italiennes en souffrant un peu d’un manque de notoriété qui est en train de s’estomper heureusement. Il ne faut pas oublier non plus que les Italiens sont des grands supporters de foot et donc l’OL y a contribué. Mais à partir de là, il faut faire comprendre les opportunités. Je pense qu’il y a une grande proximité culturelle. Quand on se balade dans le Vieux Lyon, tout le monde me dit qu’on a l’impression d’être en Italie. Mais on l’a surtout car les gens ont le même type de structure humaine donc on s’entend très bien. Les entrepreneurs italiens ont la même approche : ils ont à cœur leurs entreprises. Ils n’ont pas uniquement en souci la gestion managériale. Ils se sentent presque à gérer une famille et ça c’est typique des deux régions".

Combien d’italiens à Lyon et dans la région Rhône-Alpes ?
"C’est difficile de donner une estimation réelle. Je pense que globalement on peut arriver à 130 000 personnes", conclut Mirco Iadarola.
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