Ce lundi est une journée importante pour les relations entre la France
et l’Italie puisque les gouvernements des deux pays se retrouvent à Lyon
pour un sommet bilatéral. L’un des enjeux est de concrétiser le projet
de TGV entre Lyon et Turin. "Je suis absolument favorable à ce projet
qui est un enjeu majeur non seulement au niveau des échanges entre nos
deux pays l’Italie et la France, mais je dirais à l’échelle européenne".
Qu’est ce que la ligne Lyon-Turin va apporter ? "La France et l’Italie
sont réciproquement le deuxième partenaire commercial derrière
l’Allemagne pour chacun des deux. On a tout l’intérêt aujourd’hui à
intensifier nos échanges. D’ailleurs la mission de la chambre de
commerce italienne est justement celle de favoriser ces échanges entre
nos deux pays. Pour favoriser cela, il faut que nos marchandises
puissent aujourd’hui réduire leurs coûts de transport. Ce serait divisé
par deux le temps de trajet. Ce serait aussi, il ne faut pas l’oublier,
donner la possibilité aux marchandises françaises d’arriver à moindre
coût jusqu’à Kiev en traversant la Slovénie, la Slovaquie… Tous ces pays
qui sont en plein essor économique. Pour les marchandises italiennes,
notamment pour celles du nord-est qui est le poumon économique italien,
ce serait également la possibilité d’arriver en France, en Espagne et
plus en général dans l’Europe occidentale avec des coûts réduits".
Pour Mirco Iadarola, aujourd’hui il est difficile de faire le trajet
entre Lyon et Turin. "Je suis arrivé à Lyon il y a 21 ans, et à
l’époque je me rappelle très bien qu’on avait trois trains quotidiens
entre Lyon et Turin. Aujourd’hui vous n’en n’avez aucun. Pour pouvoir
vous rendre en train à Lyon ou à Turin, vous devez soit vous rendre à
l’aéroport de Saint-Exupéry, soit aller à Chambéry pour une
correspondance, ce qui fait que souvent les acteurs économiques
privilégient encore une fois la voiture ou l’avion".
Il y a pourtant une forte opposition à ce projet notamment du côté
italien. Il y a eu pas mal de manifestations violentes. "Quand on nous
parle de manifestations, il faut comprendre un double aspect. Il y a
d’un côté ceux qui sont directement intéressés par les travaux qui
peuvent avoir des raisons pour défendre les intérêts qu’il faut comme la
communauté du Val de Suse. Mais souvent les manifestants ne sont pas
représentatifs de la communauté du Val de Suse. Mais il y a un impact
local qui est important qu’il faudra surement prendre en compte. Cela
dit on oublie de se positionner dans une vision à plus long terme".
Ces manifestants disent que ça va coûter trop cher et que le trafic de
marchandises via le trafic routier est en train de baisser. "Aujourd’hui, on a un trafic qui baisse, c’est conjoncturel. On a une
crise donc on a moins d’échanges. On a une réduction de la consommation à
l’échelle européenne".
Si les entreprises lyonnaises et rhônalpines ont de très bon échanges
avec l’Italie, la situation inverse est plus difficile mais est en
progression. "Lyon attire les entreprises italiennes en souffrant un
peu d’un manque de notoriété qui est en train de s’estomper
heureusement. Il ne faut pas oublier non plus que les Italiens sont des
grands supporters de foot et donc l’OL y a contribué. Mais à partir de
là, il faut faire comprendre les opportunités. Je pense qu’il y a une
grande proximité culturelle. Quand on se balade dans le Vieux Lyon, tout
le monde me dit qu’on a l’impression d’être en Italie. Mais on l’a
surtout car les gens ont le même type de structure humaine donc on
s’entend très bien. Les entrepreneurs italiens ont la même approche :
ils ont à cœur leurs entreprises. Ils n’ont pas uniquement en souci la
gestion managériale. Ils se sentent presque à gérer une famille et ça
c’est typique des deux régions".
Combien d’italiens à Lyon et dans la région Rhône-Alpes ?
"C’est difficile de donner une estimation réelle. Je pense que
globalement on peut arriver à 130 000 personnes", conclut Mirco
Iadarola.
Lundi 3 Décembre 2012 à 08h26
Mirco Iadarola de la CCI italienne de Lyon : "La ligne Lyon-Turin va intensifier nos échanges"
Mirco Iadarola - LyonMag.com
Mirco Iadarola, le secrétaire général de la chambre de commerce italienne de Lyon, était l’invité ce lundi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.
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