En tant qu’utilisatrice quotidienne, Florence Padié juge que "Lyon part de loin. Mais que progressivement elle devient une ville cyclable."
Le
Grand Lyon affiche souvent sa volonté de développer les modes doux, la
majorité des nouveaux projets présentent un volet qui leur sont dédiés.
Les Verts dénoncent parfois des mesures cosmétiques. Mais Florence Padié
est plus partagée. "Les aménagements ne suffisent pas. Il faudrait
peut-être avoir une expertise d’usage, se coordonner entre les
collectivités et les associations. Pignon sur Rue, la Ville à Vélo, Lyon
Vélo sont consultées, assistent à des réunions…"
"L’aménagement
dont on a beaucoup parlé et pas toujours avec les bons termes, c’est le
double-sens cyclable. Dans un sens unique à 30km/h pour les
automobilistes, un vélo peut arriver dans l’autre sens sur une bande
cycliste. Parce que vous voyez arriver l’automobiliste, c’est un
aménagement qui vous sécurise. Il n’y a pas quelqu’un derrière qui vous
colle, qui essaye de vous doubler, qui va accélérer, piler, vous frôler.
Ca donne de la visibilité aux deux."
Les cyclistes se plaignent souvent des pistes et bandes cyclables, notamment à cause de leur surélévation.
"Sur
les aspects techniques, les associations n’ont pas de position
dogmatique pour mettre un type d’aménagement en particulier. C’est en
fonction de la morphologie du carrefour, de la taille de la voirie et
des finances. Les belles pistes bidirectionnelles ca coute toujours plus
cher qu’une piste cyclable."
Aujourd'hui, où en est-on du
développement de la pratique. Depuis le lancement du Vélo’v en 2005, le
Grand Lyon indique la circulation cycliste a triplé.
"Pour évaluer
la politique cyclable, on se base sur la part modale. Sur 100 trajets,
combien sont réalisés en bicyclette ? Et là effectivement on appuie tout
à fait ce que dit la collectivité. Dans les années 90, on était sur une
part modale d’1%. Et aujourd’hui on a bien dépassé les 3%.
Après sur
le Grand Lyon, ca ne se répartit pas de la même manière. L’augmentation
sera différenciée entre l’hyper-centre du Grand Lyon et les communes
périurbaines."
La cohabitation entre cyclistes et automobilistes est toujours compliquée en ville.
"Ce
qui est important c’est vraiment de connaître les contraintes de
chacun. Et aujourd’hui en ville, ce qui créé de l’insécurité, c’est le
différentiel de vitesse et la mauvaise connaissance de la
réglementation, du code de la route et de la rue. Tous ces nouveaux
panneaux qui ont été amené pour faciliter la cohabitation ne sont pas
toujours connus des automobilistes.
Mais je suis d’accord pour dire
que certains cyclistes ont une conduite que je qualifie de dangereuse.
Mais le piège c’est de dire que tous les cyclistes font n’importe quoi."
Une vélo-école a été créée, Florence Padié nous explique pourquoi :
"C’est
un lieu un peu particulier où les adultes peuvent venir apprendre à
faire du vélo. Ce sont souvent des dames qui, dans leur jeunesse, n’ont
jamais appris à faire du vélo. Et qui, suite à notre apprentissage, se
rendent au travail à bicyclette. Dans le public vélo-école, on a aussi
ce qu’on appelle des intermédiaires, des gens qui savent faire du vélo
mais qui paniquent en ville, qui ont peur de se faire renverser."
La pratique du vélo est-elle particulièrement accidentogène en ville ?
"C’est
toujours moins dangereux de rouler à vélo qu’en voiture, par rapport
aux risques d’accidents directs mais aussi par rapport à la santé. Le
vélo c’est bon, et aussi pour ceux qui n’en font pas."
Très bonne interview !
Signaler RépondreExcellent argument pour le double-sens-cyclable : "Il n’y a pas quelqu’un derrière qui vous colle, qui essaye de vous doubler, qui va accélérer, piler, vous frôler. "
Et merci pour le titre retenu, ça change de ce qu'on lit/entend habituellement dans la presse.
Merci à Florence et à pignon sur rue pour leur action et cette interview. Tout est clairement expliqué : DSC, partage de la rue, intérêt des bandes cyclables.. Bravo ! Comme quoi, quand on fait du vélo, on arrive très vite à être d'accords sur beaucoup de choses (peut être parce qu'on fait face aux mêmes problèmes / types d'élus).
Signaler RépondreAttention dans l'avant dernier paragraphe : [les femmes] "se rendent au travail A bicyclette", pas "en" bicyclette. Ça parait anodin mais nous cyclistes sommes à l'extérieur... et en ce moment on a froid donc on y tient !
Ce n'est pas si souvent que l'on entend et lit des infos et point de vue sur le vélo utilitaire venant... des usagers eux-mêmes.
Signaler RépondreLà où tout le monde a un avis éclairé sur le vélo (et particulièrement ceux qui n'en font pas...), il est important de faire passer ce genre de message.
Merci Florence, Pignon sur Rue et bien sûr Jazz Radio & Lyon Mag de s'échapper des lieux communs qu'on lit bien trop souvent dans la presse.
Vélos = Débilos
Signaler Répondrede louis lyon velo
Signaler Répondrebravo pour ta prestation tres complete non sectaire
bien ton evocation sur code de la rue et nouveaux panneaux
tu n'as pas omise d'evoquer la velo ecole