D. Lemesle, déneigement au Grand Lyon : "Le dispositif a évolué depuis 2010"

D. Lemesle, déneigement au Grand Lyon : "Le dispositif a évolué depuis 2010"
Dominique Lemesle - LyonMag

Dominique Lemesle directeur d’astreinte du déneigement au Grand Lyon, était l’invité ce vendredi de Jazz Radio pour l’émission Ca jazz à Lyon, proposé en partenariat avec Lyon Mag.

Météo France a annoncé le retour de quelques flocons, cela semble se calmer finalement. A quoi doit-on s’attendre pour les prochaines heures et les prochains jours ?
"Ça évolue. Jeudi, on annonçait de la neige, aujourd’hui la tendance serait plutôt à un redoux accompagné de quelques pluies avec un risque de refroidissement dimanche. Donc pas de neige à court-terme pour le moment. Nous recevons un bulletin météo précis chaque jour à 14h30 qui nous permet d’adapter nos dispositifs aux conditions d’intervention. Cela le plus rapidement possible."

Comment fonctionne la veille du Grand Lyon dans des périodes incertaines au niveau de la météo ?
"On a des bulletins quotidiens, à trois jours et à neuf jours. Même si on regarde ce qu’il se passe sur le long terme, on consulte en priorité notre bulletin journalier. Il nous permet de savoir ce qu’il va se passer dans la soirée, dans la nuit et le lendemain. Cela nous donne aussi des hypothèses sur les deux jours à venir. En fonction des conditions, on mobilisera plus ou moins de moyens."

Qui prend les décisions ?
"En tant que directeur d’astreinte cette semaine, c’est moi qui prend les décisions et qui en évalue le niveau."

Prenons l’exemple de mardi dernier. A partir du moment où vous apprenez qu’il va neiger, vous lancez le dispositif maximum ?
"Mardi nous avons eu une grande quantité de neige sur un délai très court. Dès 2h00 du matin, il a fallu traiter l’ensemble du réseau de façon préventive. Comme il neigeait beaucoup, il ne servait à rien de saler six ou sept heures à l’avance. Cela aurait été inutile. On a donc salé le maximum de voiries possible à partir de 4h00 du matin. Pour que l’opération soit efficace quand il neige en abondance, il faut que les voitures roulent sur la chaussée pour que le sel se mélange à la neige et n’en permette pas l’accumulation."


Ce qui explique pourquoi la circulation sur les axes autoroutiers était plutôt bonne alors que ça bloquait en centre-ville ?
"Le principe est le même. Les voitures doivent rouler sur la chaussée pour que le sel se mélange. Nous avons cependant dû recentrer nos priorités et faire appel aux chasses-neige en centre-ville."

Les dispositifs ont-ils été modifiés, on se souvient de cet épisode de 2010, ou de nombreuses personnes se sont retrouvées bloquées ? Ou alors s’agit-il seulement d’un problème d’heure ? Par exemple, n’est-ce pas plus difficile l’après-midi, quand les gens commencent à rentrer du travail ?
"Le dispositif a évolué car on essaye de s’adapter. On anticipe beaucoup plus le remplissage de sel des véhicules. Cette semaine, les véhicules étaient pleins ce qui nous a permis de commencer à travailler dès 2h00 du matin et de couvrir le réseau. Réseau qui, au passage, fait 2700 km de long, ce qui n’est pas négligeable. Nous avons 93 camions, mais pour autant de kilomètres de voirie, cela oblige au moins à un aller-retour pour chacun puisqu’ils interviennent dans les deux sens de circulation."

Donc vous êtes plus efficaces qu’il y a 3 ans ?
"On essaye de prendre nos différentes expériences en compte pour mieux anticiper les épisodes neigeux. Il est cependant vrai que les conditions météorologiques sont très variables et peuvent changer du jour au lendemain et donc changer les dispositifs. Neige ou gel, ce ne sont pas les mêmes conditions."

Le Grand Lyon a installé des capteurs sur neuf sites, allant de Poleymieux à Sainte-Foy-lès-Lyon en passant par le Pont Wilson. Ont-ils été testés ?
"On est en période de test, c’est une expérimentation. C’est une jeune société (HiKoB) qui a mis au point ce dispositif et qui teste le système de capteurs sans fils. Ces capteurs peuvent donner la température de la chaussée, la température de l’air, le taux d’humidité pour prévenir le gel et intervenir en amont. C’est une vérification un peu aléatoire aujourd’hui mais à l’avenir, on pourra connaître les zones de gel plus précisément et intervenir en conséquence."

Faut-il s’attendre à des critiques constantes quand on exerce votre métier ?
"Les difficultés sont souvent dues au manque de compréhension des méthodes de travail. Quand l’usager ne peut pas circuler, il considère que nous avons mal fait notre travail. Aujourd’hui on essaye d’anticiper au maximum, on a des moyens pour lutter contre ce type de phénomène qui n’arrive en général que trois à quatre fois par an. Nous avons une flotte de 93 véhicules, 280 personnes qui peuvent être mobilisées à tout moment. Pour 18 semaines d’astreinte, le coût est de 3 millions d’euros. Une intervention sur 24 heures, comme en début de semaine, c’est tout de même 450 000 euros.  Il convient donc de mesurer les coûts par rapport au nombre d’interventions que l’on a a faire dans l’année. On communique aussi beaucoup avec les institutions et les médias pour prévenir l’usager en amont."
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