L'ouvrage de 114 pages est édité chez Lemme Edit dans la collection
Illustoria. Le livre revient sur un épisode méconnu des suites de la
Révolution française. En 1793, bien que la municipalité lyonnaise ait
rappelé son attachement à la République, le pouvoir parisien, radicalisé
par le retour en grâce des proches de Robespierre, voit en la capitale
des Gaules un danger d'insurrection royaliste, danger d'autant plus
important que la ville est proche de la frontière et que son basculement
pourrait entraîner une brèche opportune pour les ennemis extérieurs.
Craignant une nouvelle Vendée, la Convention décide d'envoyer le général
Kellermann, vainqueur de Valmy, marcher sur Lyon à la tête de l'Armée des Alpes pour mater la
rébellion. La défense lyonnaise s'organise mais les troupes de la
Convention sont nettement plus nombreuses : 65 000 hommes contre moins
de 10 000 côté lyonnais. Les bastions défensifs sont renforcés et
l'armée républicaine arrive par le nord le 9 août. La ville est ensuite
assiégée pendant 2 mois, jusqu'au 9 octobre. L'arsenal du quartier
d'Ainay explose, la Presqu'île est pilonnée, d'après Michel Biard 72 civils sont tués dans les bombardements. Les collines sont prises
une à une par les républicains : la Croix-Rousse, la Duchère,
Sainte-Foy, Saint-Just. Les colonnes républicaines bombardent la ville
depuis le faubourg de la Guillotière avec des boulets rougis au feu pour provoquer des
incendies (l'expression "tirer à boulets rouges" vient de cette
pratique). Le 9 octobre, les lyonnais du colonel royaliste Perrin de
Précy tentent de fuir par Vaise mais sont en partie anéantis. Certains
éléments parviendront à rejoindre le Beaujolais où ils seront traqués.
Lyon capitule donc le 9 octobre. Le 12, à Paris, la Convention déclare :
« tout ce qui fût habité par le riche sera démoli ; il ne restera que
la maison du pauvre. Lyon fit la guerre à la liberté ; Lyon n'est plus
». La ville subit alors une intense répression. La guillotine est
installée aux Terreaux, la plaine des Brotteaux est le théâtre
d'exécutions. 1893 personnes seront ainsi liquidées. Lyon commence à
être détruite : l'actuel cours Vitton est rasé, tout comme le château
Pierre Scize qui dominait la Saône sur un rocher fendu (d'où son nom) ou une grande partie des remparts.
La statue équestre de Louis XIV de la Place Louis le Grand (Bellecour)
est fondue pour en faire des canons, et Lyon, ville martyre, perd son
nom pour devenir « Ville-affranchie ».
En représaille, l'ancien département du Rhône-et-Loire est scindé en deux, Lyon héritant du département "croupion" du Rhône.
220 ans après les faits, ce livre se propose de synthétiser de façon
"claire et dépassionnée" cet épisode de l'histoire lyonnaise dont le souvenir est vivace à la chapelle expiatoire du 6e arrondissement qui abrite les restes du général Précy mort en 1820 ainsi que de certains ossements des condamnés à mort exhumés de fosses communes.
Il est vendu 17 euros 90.