Stéphane Casez, directeur du Comédie Odéon : "Ce café-théâtre va générer des locataires rue Grolée"

Le Comédie Odéon est un nouveau café théâtre lyonnais ouvert depuis trois semaines. Il remplace l’ancien cinéma TNP Odéon. "Le public est au rendez-vous et c’est magnifique ce qu’il se passe. Le week-end la salle est pleine, même la semaine ça marche très bien".

Le public est-il plutôt constitué de curieux, de nostalgiques du cinéma ou de vrais amoureux du café-théâtre ? "Il y a de tout. Il y a du public qui vient du Boui-Boui et du Rideau Rouge, il y a essentiellement du bouche-à-oreille. L’Odéon était une salle mythique, le premier cinéma de Lyon, créé en 1907, donc on a des clients qui ont connu le cinéma et qui viennent voir le travail qu’on en fait".

Le site internet du Comédie Odéon annonce un peu fièrement qu’il s’agit du plus beau café-théâtre de France. "Pourquoi on a dit cela ? Car ce n’est pas un café-théâtre, c’est un théâtre avec les standards du théâtre en termes d’accueil, de matériel, de confort, de programmation. Je n’ai pas voulu mettre le terme théâtre car pour certaines personnes le théâtre c’est chiant. Mais on a mis tellement de moyens, on a fait un million d’euros de travaux, ça ne peut être que le plus beau café-théâtre de France".

Dans cette salle, la disposition des sièges est celle d’un cinéma. La proximité entre les artistes et le public existant dans les salles de café-théâtre classiques peut en être un peu cassée. "A l’Odéon, non. La salle est vraiment magique. On fait travailler la salle que depuis trois semaines, donc on apprend à la découvrir mais il y a une vraie atmosphère. Cette salle a une histoire, elle a une âme".

La salle est belle mais se trouve rue Grolée. Les Docks lyonnais, propriétaire de nombreux bâtiments de la rue ont pourtant la réputation d’être très sélectif, voire trop ce qui provoque cette rue désertique. "Ils voulaient avoir des locataires qui soient crédibles économiquement. Quand je suis allé les voir avec mon projet de théâtre, je n’y suis pas allé avec mon projet artistique mais je leur ai présenté le business plan. Je suis un chef d’entreprise, j’ai des salariés, je gère des budgets et quand je vais sur une affaire c’est pour qu’elle soit rentable économiquement. L’Odéon ne s’appuie pas sur des subventions, elle ne coûte rien aux contribuables lyonnais. Pour la rue Grolée, ils voulaient une rue prestige. Le plus café-théâtre de France, les moyens, les ont convaincus qu’on allait vraiment faire quelque chose de prestigieux. Je leur ai dit aussi que s’ils acceptaient, ce projet génèrerait d’autres locataires. Pour un commerçant il n’y a rien de mieux que d’être à côté d’un théâtre. Et c’est ce qu’il est en train de se passer, les chefs d’entreprise devraient se dépêcher de prendre contact avec les Docks lyonnais pour la rue Grolée, parce qu’à mon avis d’ici six mois, un an tout est vendu".

Pour cette première année, la programmation est assez large avec des habitués des cafés-théâtres comme Popeck, Sophia Aram, Patrick Timsit, mais aussi beaucoup d’autres choses. "On a voulu que l’Odéon ait un éventail très large. Il est café-théâtre, il est théâtre, il est aussi music-hall. Des cabarets sont programmés avec par exemple des transformistes sur le thème des années 80. Mais aussi une revue de presse une fois par mois le dimanche par Gérard Angel, il aura à ses côtés des chroniqueurs, des invités politiques ou médiatiques. On aura aussi des classiques comme l’Avare, des créations purement lyonnaises ou des blockbusters comme la pièce de Jean-Luc Lemoine. Tous les styles sont représentés à l’Odéon, allez sur le site comedieodeon.com".