Monkey Moon, créé par Laurent Victorino, rejoint par Anthony Jauneaud, a pour vocation de sortir rapidement des jeux 100% lyonnais. Ils
n’auront toutefois rien à voir avec ceux du regretté Infogrames,
d’Electronic Arts ou d’Arkane qui cartonne actuellement avec Dishonored.
Pourquoi ? Parce qu’ils seront indies.
"Dès la fin de mes études,
j’ai travaillé sur de très grosses productions de jeu, notamment sur
consoles, explique Laurent Victorino. C’est un milieu qui me
passionne depuis toujours mais aujourd’hui, avec les budgets énormes, je
trouve qu’on s’éloigne un peu d joueur et du plaisir qu’on est censé
lui donner avec le jeu. Après quelques années, je me suis rendu que ce
n’était pas près de changer. J’ai eu envie de faire une aventure de mon
côté avec Monkey Moon."
La société qui compte donc deux personnes
emploie en ce moment deux développeurs de plus. "L’esprit humain et
original" voulu par Laurent Victorino fonctionne.
C’est à la
Croix-Rousse que le studio indie est basé. Indie comme indépendant, un
courant en vogue aux Etats-Unis et qui tente d’émerger en France. Ces
développeurs tentent, à force de travail acharné dans de toutes petites
structures de sortir le jeu qui réussira, en se démarquant des autres, à
faire un buzz incroyable. Généralement, les bénéfices sont énormes car
le studio n’a alors aucun compte à rendre, l’argent va directement dans
les poches des quelques développeurs et dans les caisses du prochain
projet. Parmi les jeux indies les plus connus, on retrouve Braid, Super
Meat Boy ou Fez, des jeux unanimement salués qui ont émergés de la tête
de quelques fous furieux du jeu vidéo, capables de passer plusieurs années à
assembler des pixels.
Et Laurent Victorino se retrouve d’ailleurs
dans ses personnages. "Il n’est pas rare que je passe mes journées et mes
week-ends à travailler. Ce n’est même pas un vrai travail, c’est une
passion avant tout."
Laurent Victorino garde les pieds sur terre, le
pari de l’indie, c’est prendre de gros risques, surtout en France. "Les retours d’expérience ne sont pas super folichons. Mais le risque,
même s’il est important, est tellement inférieur au besoin de le faire,
qu’on ne réfléchit pas longtemps. Je n'ai aucune envie de travailler sur de très gros budgets, juste envie de faire des jeux pour faire des jeux. Mettre le plaisir du joueur et la qualité du jeu en avant plutôt que l’obligation de faire du chiffre."
Monkey Moon n’est pas le premier à
se lancer dans ce défi. Mi-Clos Studios et Blossom Minds sont également
dans le développement indie.
"J’ai vraiment hâte de voir où en sera
Lyon par rapport à l’indépendant et au jeu vidéo plus classique. Il est
possible que ça redevienne une plate-forme très importante du jeu
vidéo", précise Laurent Victorino.
Prochaine étape pour Monkey Moon, la sortie prévue dans
quelques mois d’HarshQuad, un puzzle game destiné aux smartphones.
Ensuite, "cinq ou six jeux sont déjà dans les cartons. Si ca marche,
tant mieux. Si ca marche pas, on aura essayé et on pourra le raconter à
nos enfants."