Le délégué général de l'UDI, le nouveau parti centriste, s'est dit
prêt dans L'Express à ce que sa formation participe à des primaires
citoyennes avec l'UMP, "pour que l'opposition (à la gauche, NDLR)
emporte le maximum de villes lors des prochaines municipales". Celui
qui, dès la rentrée 2012, avait postulé à de telles primaires à Lyon, se
félicite de cette décision : "C'est exactement ce que je défends depuis
neuf mois. Mes arguments ont fait évoluer la position de l'UDI
nationale", insinue-t-il.
Des primaires pour calmer le jeu ?
Alors
que la bataille fait rage dans plusieurs villes de France entre les
candidats des deux camps pour obtenir l'investiture, et alors qu'aucun
accord n'a pour l'instant été trouvé entre les deux directions
nationales, la sortie d'Yves Jego vise semble-t-il à calmer le jeu entre
droite et centre : ainsi, les primaires seraient organisées dans les
villes où "aucun candidat naturel" ne se détache. Pour Christophe
Geourjon, Lyon correspond bien à cette configuration : "Il n'y a pas de
leader incontesté de la droite ou du centre. A l'UDI, il y a Denis
Broliquier et moi-même, et à l'UMP, quatre ou cinq noms circulent." Pour
autant, le chef de file de l'UDI, Jean-Louis Borloo pourrait lui-même
passer outre cette recommandation - l'ancien maire de Valenciennes n'a
pas encore dit si, oui ou non, il présentait sa candidature à Paris.
Impossible, donc, de savoir encore si ces déclarations d'intentions
seront suivies d'effet.
Pourtant, Christophe Geourjon prend d'ores et
déjà cet engagement pour acquis : "Si l'UDI valide le concept de
primaire, je ne vois pas comment un candidat local pourrait sortir de
cette stratégie". Allusion faite à Denis Broliquier, qui a, de longue
date, annoncé qu'il ne participerait pas à de telles primaires.
Christophe
Geourjon imagine déjà les modalités d'organisation de ces primaires
lyonnaises : "Il faut que les différents candidats se rencontrent, à
court terme, pour structurer les choses. Il faut que l'on puisse
instaurer un dialogue à cinq, six, ou sept. [...] On pourrait mettre en
place une petite structure de quatre ou cinq personnes, quatre ou cinq
'sages', qui seraient en charge de la mise en œuvre pratique de ces
primaires : réservation des salles, organisation et bon déroulement des
votes...". Pour lui, "les primaires permettront au candidat qui en
sortira vainqueur d'avoir une vraie légitimité populaire face à Gérard
Collomb, qui ne sera 'que' le maire sortant, et qui aura un peu une
position d'apparatchik"'.
Un candidat UDI, "naturel" à Lyon ?
Pour
l'instant, pas question pour lui de se mettre en avant. Pourtant, dans
sa déclaration, Yves Jégo avait précisé : "Il faudra tenir compte des
réalités de terrain", notamment dans les régions où le centre est
historiquement implanté. A Lyon, ville gouvernée historiquement par les
centristes, le candidat de l'UDI ne serait-il pas le candidat "naturel"
pour l'opposition lyonnaise? A cette question, Christophe Geourjon botte
en touche : "C'est évident que Lyon est une ville centriste, il n'y a
qu'à voir le positionnement pris par Gérard Collomb ces dernières
années. J'espère que l'UDI l'emportera, mais l'essentiel est de mettre
en place un processus de désignation pour mars-avril, et de s'entendre
ensuite sur un programme d'ici la fin du printemps. Personnellement, je
ne suis pas du tout inquiet à l'idée de devoir m'entendre avec l'UMP".
Quelques journalistes se rappelleront-ils que, ce même Christophe Gourjeon était sorti vainqueur par abandon (d'Azouz Begag) des primaires du Modem en 2007... avant de rallier, avec quelques comparses, les listes UMP ?
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