Sylvie Caron (SE-UNSA 69) sur la semaine des quatre jours et demi : "Faire grève à Lyon ? Pourquoi pas !"

Sylvie Caron (SE-UNSA 69) sur la semaine des quatre jours et demi : "Faire grève à Lyon ? Pourquoi pas !"
Sylvie Caron - LyonMag

Sylvie Caron, la secrétaire générale départementale du syndicat SE-Unsa, était l'invitée ce mardi de Jazz Radio pour l'émission Ça Jazz à Lyon, proposé en partenariat avec Lyon Mag.

Le syndicat SE-UNSA s’oppose à l’entrée en vigueur de la semaine de quatre jours et demi dans le primaire dès la rentrée prochaine à Lyon. "Ce qui pose problème au SE-UNSA, et je pense à l’ensemble de la profession, c’est la manière dont la ville de Lyon et le Grand Lyon prévoient cette pause méridienne allongée de trois heures".

Quel est le projet de la ville de Lyon concernant cette pause méridienne ?
"Les enfants quitteraient l’école à 11h30, comme cette année, mais par contre la pause méridienne irait jusqu’à 14h30. Et après, les enfants auraient de 14h30 à 16h30 des apprentissages fondamentaux sans récréation".

Quelles sont les craintes ? Qu’il n’y ait pas assez de moyens ?
"On sait d’ores et déjà que tout va être pensé pour septembre avec les moyens qui en découlent. Or je reste persuadée qu’en six mois, les collectivités territoriales auront du mal à avoir le nombre de personnes qualifiées et nécessaires à faire que cette pause méridienne soit vraiment un réel bénéfice pour les enfants. Si les enfants ont des activités structurées et posées, encore une fois qui leur permettent de voir autre chose, d’être apte aux apprentissages deux heures l’après-midi, on acceptera. Les enseignants ne sont pas corporatistes. On veut pas ne pas changer. On veut à la fois changer pour le bien être des enfants d’abord, et après pour les apprentissages. Encore une fois reprendre des enfants qui ont trois heures de coupure dans n’importe quelles conditions, c’est quasi-impossible".

Quel est le contexte aujourd’hui ?
"Je ne connais pas les budgets des communes de Lyon et du Grand Lyon. Je sais par contre que s’ils mettent le projet en place en 2013, ils auront une petite aide financière du gouvernement. Mais je ne pense pas que cela suffira. Il faut aussi engager des gens, comme des éducateurs diplômés et qui peuvent encadrer les enfants. Peut-on faire ça en six mois et organiser cela dans des locaux ? Des locaux différents de l’école car les enseignants resteront dans les locaux sur Lyon. Où va-t-on mettre ces enfants et va-t-on aussi pouvoir accueillir tous les enfants à la cantine ?".

Il a aussi été mis en avant que les instituteurs n’auront pas le temps de retourner chez eux le midi et qu’ils vont donc avoir plus de frais. Des arguments un peu loin de l’intérêt de l’enfant ? "Il faut voir deux choses. Si on voit cette pause méridienne, et qu’on y accède si elle est bien menée et fondée, le bénéfice des enfants y est. Donc les enseignants acquièrent une présence supplémentaire à l’école. Mais le fait qu’ils se déplacent en plus le mercredi matin, qu’ils fassent éventuellement garder leurs enfants le mercredi matin, cela fait des dépenses supérieures. Et cela doit rentrer en ligne de compte. Ce n’est pas du corporatisme de dire qu’il faut avoir quelques compensations pour cette demi-journée supplémentaire. Pour moi, ce sont deux choses totalement différentes".

Les enseignants de Paris ont manifesté la semaine dernière. Ceux de Lyon sont-ils prêts à faire la même chose ? "Faire grève à Lyon sur une mise en place anarchique de cette semaine de quatre jours et demi à la rentrée 2013 ? Oui pourquoi pas !"
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