Gilles Vesco du Grand Lyon : "on pourra bientôt connaître le trafic une heure à l'avance"

Gilles Vesco du Grand Lyon : "on pourra bientôt connaître le trafic une heure à l'avance"
Gilles Vesco - LyonMag

Gilles Vesco, vice-président du Grand Lyon en charge des déplacements et de la mobilité, était l'invité ce jeudi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.

Dans un an, Optimod' permettra d’avoir sur son smartphone l’état du trafic routier dans le Grand Lyon une heure à l’avance.
"Optimod' veut dire optimisation de la mobilité durable. Il s’agit bien, non pas de rendre la ville plus fluide pour la voiture mais de montrer qu’il y a d’autres façons de se déplacer. On veut favoriser le report sur des modes alternatifs. Pour ça, on dit exactement aux gens ce qu’il va se passer dans une heure pour permettre aux usagers de choisir des alternatives, soit de mode de déplacement, soit d’itinéraire, soit d’horaire."

Optimod' est une première mondiale. La société IBM mène l’expérimentation.
"C’est un calculateur de trafic en temps prédictif. L’objectif c’est de donner l’info aux gens une heure avant parce après, c’est trop tard, ils sont dans l’embouteillage et ils ne peuvent plus choisir d’itinéraire alternatif.
Pour prédire, on n’utilise pas de boule de cristal. On insère des capteurs dans la chaussée sur les axes qui mènent aux 1500 carrefours à feux du Grand Lyon. Ces capteurs vont nous indiquer l’état du trafic, donc dès que le système détecte une anomalie par rapport à d’habitude, il va mettre en œuvre un scénario qu’il auto-simulera et il offrira une solution au système qui pilote les feux, les panneaux à messages variables et les éventuelles mises en sens unique. Les usagers sauront alors que dans tant de temps, vu ce qui est en train d’arriver sur la voirie, il va y avoir un embouteillage. Et c’est là où on va favoriser le report modal. On montrera qu’il y aura d’autres solutions que la voiture. Et ca va faire du bien à la ville, parce que ca va la désengorger."


Actuellement, le Grand Lyon offre de l’info trafic en temps réel. Quel sera le grand changement par rapport à ça ?
"L’application smartphone sera très orientée vers l’utilisateur, elle sera très simple. Elle se déclinera également en site web et les radios pourront répercuter avec une heure à l’avance l’état du trafic.
On vous proposera tous les modes, tous les horaires, les fonctionnements isochrones  et puis à terme le CO2 dépensé et les calories."


En offrant ces solutions d’itinéraires bis, n’y a-t-il pas un risque de provoquer de nouveaux bouchons ?
"On n’enverra pas toutes les voitures au même endroit, on veut montrer les autres manières d’y arriver. On donne plusieurs itinéraires qui correspondent à différents modes de déplacement. D’ailleurs, on favorise la combinaison de ces modes. On vous donnera tout, les horaires, les changements jusqu’à votre destination.
En partageant mieux l’info et les modes, on partage mieux l’espace public, c’est-à-dire la ville."


Lyon est la 5e ville la plus embouteillée de France. A-t-on l’assurance que le trafic sera plus fluide avec Optimod' ?
"C’est l’idée mais il ne s’agit pas de permettre à la voiture individuelle de traverser la ville de manière la plus fluide possible. Il s’agit de présenter les alternatives, de montrer toutes les autres solutions qu’il y a et de redonner ce sentiment de liberté aux gens  qu’ils n’avaient plus à cause du trafic. Les sociologues de la mobilité nous disent aujourd’hui que l’info, c’est déjà 50% de la mobilité."

Cette première mondiale coûtera cher au Grand Lyon ?
"C’est un partenariat avec IBM, Renault Trucks, Orange et Veolia financé par l’ADEME. Chaque partenaire supportera ses propres coûts, donc en tout ca sera 7 millions d’euros dont 3,3 financés par l’ADEME.
Mais avec la croissance verte, nos partenaires espèrent avoir un retour financier de 83 millions d’euros d’ici 2020. Le développement économique est permis, non seulement parce que la ville devient plus attractive parce qu’il y a moins de bouchons mais en plus il y a des gens qui bossent sur le projet qu’on pourra vendre à l’étranger."

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