Alain Prost, PDG maison Lejaby : "Le Made in France ? Pas de la com superficielle"

Alain Prost, PDG maison Lejaby : "Le Made in France ? Pas de la com superficielle"
Alain Prost - LyonMag

Alain Prost, le président de la maison Lejaby, était l'invité ce
mercredi de Jazz Radio pour l'émission Ça Jazz à Lyon, proposée en
partenariat avec LyonMag.

Pendant la campagne présidentielle, la maison Lejaby avait été l’un des exemples des difficultés que connaît l’industrie française. Un an plus tard, elle est devenue un emblème du "Made in France".
"La situation reste fragile car pour relancer cette société qui était gravement malade j’ai toujours dit qu’il fallait trois ans. On a fait la première année, peut-être la plus difficile. On est en train de reconstruire les fondamentaux, ceux que l’entreprise avait construit depuis 130 ans. Cette première année ne s’est pas mal passée, par rapport à nos objectifs".

D’avoir été placé sous la loupe médiatique comme cela l’a été, est-ce plutôt un avantage ou un inconvénient ?
"Dans les premiers mois de la reprise ça a été un inconvénient majeur, puisque beaucoup de gens ont résumé la vie et les problèmes de notre entreprise à des clichés qui étaient faux. Je suis ravi de voir qu’aujourd’hui, un an après, au lieu de disparation, de licenciements, on parle de savoir-faire, de renaissance. On a créé 20 emplois et les gens le savent. On devient petit-à-petit un exemple, pas encore un symbole c’est trop tôt, mais un exemple de quelque chose "Made in France" qui pourrait fonctionner".

Avez-vous été aidé, peut-être plus que les autres, par l’Etat ou les collectivités locales ?
"Sincèrement, on a eu l’aide de gens qui ont déployé leur réseau, leur conviction, leur enthousiasme pour nous aider, à l’image du préfet de la région Rhône-Alpes, Jean-François Carenco, les gens de la région et leurs équipes. Mais économiquement l’aide a été inexistante pour le moment ou quasiment inexistante".

Pour reconquérir les clientes que Lejaby avait perdues, il faut à présent une nouvelle stratégie pour redorer l’image de la maison.
"La stratégie est assez simple. Ce savoir-faire qui avait été oublié, mis de côté, on est en train de le ressusciter petit-à-petit. Ce qui est difficile, c’est que le temps pour fabriquer des collections est très long, presque 18 mois. Aujourd’hui on vend encore la collection des gens qui ont mis l’entreprise en difficultés il y a un an. C’est compliqué, il faut tenir et nos futures collections 100% Maison Lejaby elles arrivent à partir du mois de juin 2013. Nos clients voient déjà l’énorme différence par rapport au passé et ça c’est déjà positif et rassurant pour l’avenir."

Le Made in France n’est-il pas seulement une formule marketing ?
"Non, c’est la position et le projet que j’avais défendu devant le tribunal. Il faudra du temps mais nous construirons une nouvelle collection, des nouveaux lieux pour les vendre, des nouveaux ateliers pour les fabriquer en France. C’est une conviction profonde et un élément de stratégie important. Ce n’est pas du tout de la "com" superficielle."

Aujourd’hui Maison Lejaby a créé quatre marques, dont Lejaby Couture qui est la vitrine. Quel est son objectif ?
"C’est notre laboratoire. On ose innover les formes, les matières, les couleurs, les produits. C’est un projet aujourd’hui qui redonne à l’entreprise son élément moteur, sa création. Cette dynamique va être déclinée sur nos autres collections petit-à-petit. Ça sera différent, parce que Couture c’est le haut de gamme, c’est du luxe. Mais sur nos autres collections on retrouvera cet esprit Couture, à la française et on redonnera une valeur ajoutée importante à ces collections qui s’étaient banalisées fortement".

Les Françaises consacrent 17% de leur budget habillement à la lingerie. Y’a-t-il un vrai potentiel à l’international ?
"Le potentiel est différent en fonction des pays et même des continents. L’Asie, sur la lingerie sophistiquée, en est à ses prémices, donc le potentiel est important dans l’avenir. Mais aujourd’hui c’est compliqué. Les Etats-Unis sont un très gros marché mais plutôt moyenne gamme, peu sensible au luxe. Donc là aussi, il faut sensibiliser les gens sur des choses à forte valeur ajoutée. En Europe, il y a un gros marché mais elle est en crise donc la consommation de produits plus chers, à forte valeur ajoutée, n’est pas forcément la première priorité en lingerie".
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1 commentaire
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Lola89 le 27/02/2013 à 12:38

Bravo à ce monsieur qui a su redonner du courage à des dizaines de femmes désemparées !

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