Le Guide Michelin 2013 sort ce vendredi, le palmarès était déjà connu.
Dans la région lyonnaise, les 20 restaurants étoilés ou multi-étoilés de
l’an passé ont conservé leur étoile. Un seul nouveau, L’Effervescence
de Christophe Hubert à Cordeliers.
"Je pense que la sélection qui a été
faite sur Lyon est tout à fait logique, justifiée. J’ai un peu regretté
que la Table 101, rue Moncet, ne soit pas dans le Guide. A mon avis ça
sera pour l’année prochaine. Par contre, trois Bib gourmands, une
étoile, des nouveaux établissements référencés, je pense que le Michelin
a vu juste."
Christophe Hubert fait de la cuisine du marché, de la
cuisine créative, ce qu’on appelle aujourd’hui de la "bistronomie".
Une révolution pour le Michelin.
"Effectivement, aujourd’hui on
s’aperçoit qu’on peut faire très simple et que les gens vont aussi au
restaurant pour ça. Ils ont envie d’un moment de détente, ils ont envie
de trouver des alliances un peu plus recherchées. Les cuisiniers ont
beaucoup voyagé, les produits voyagent beaucoup, donc on a des
influences asiatiques, qui viennent de l’est, qui viennent du sud et ça
c’est un peu nouveau. On fait des mariages qu’on ne faisait peut-être
pas avant. On utilise des produits qui sont peut-être parfois moins
luxueux mais tout aussi bons".
On dit toujours que le Michelin fait
la pluie et le beau temps au sein de la gastronomie française. Est-ce
encore le cas, les chefs tremblent-ils le jour d’apprendre le palmarès ?
"On a tendance à dire que l’influence d’une étoile c’est entre 25 et
35% de chiffre d’affaires en plus, c’est-à-dire de clients en plus donc
il faut l’assumer ensuite. Ils savent que le Michelin est le plus
impartial possible, c’est une aventure d’hommes, un homme peut se
tromper. Sur une étoile par exemple, il y a plusieurs vérifications,
plusieurs inspecteurs vont aller y manger, certains le midi, certains le
soir, à des saisons différentes. Je pense qu’il est fait de manière
très sérieuse, ce qui lui donne une objectif qui plait à ses lecteurs".
Au
sein du Michelin, sent-on cette responsabilité, qui est quand même très
lourde parce qu’ils ont en quelque sorte le droit de vie ou de mort sur
des établissements ?
"Oui c’est ce qui est difficile, surtout quand on
le dirige puisque les décisions sont prises en tout dernier lieu par le
directeur qui tranche. Il y a du bonheur à mettre une étoile, mais
parfois c’est difficile d’enlever une. On sait qu’on va faire mal à la
personne mais si on a les rapports pour, je pense qu’il faut le faire
car on ne pourrait pas envoyer des lecteurs qui font confiance au Guide
dans une maison qui ne justifierait plus le classement qu’elle avait. Il
faut essayer d’être le plus impartial possible et on sait pourquoi on
fait le Guide. "
Du journalisme sportif à la gastronomie , quel beau parcours Jean François !
Signaler RépondreSC