Il avait alors 23 ans et était étudiant à l’ISEG à Lyon. 35 000
personnes avaient postulé, comme lui, pour devenir gardien d’une île
paradisiaque sur la barrière de corail australienne pendant six mois. Il
avait même fait partie des 16 finalistes et s’était rendu sur place
pour y défendre sa candidature. Mais le job avait finalement été
attribué à un Anglais.
Depuis mai 2009, "pas mal de choses se sont
passées, reconnaît-il. Ce que je recherchais via le meilleur job du
monde, c’était me démarquer par rapport aux autres candidats et essayer
de trouver un travail plus facilement pendant cette période de crise".
Pari réussi. Suite à l’aventure, Benoît Henry a eu quelques opportunités
d’emplois. "Je n’ai pas eu besoin de chercher beaucoup, j’ai trouvé un
poste de chef de projets web à Lyon qui me plaisait. J’y suis resté
deux ans", raconte-t-il.
Il n’a pas pour autant coupé les ponts avec
l’Australie. Pendant une année et parallèlement à son premier emploi,
il était représentant pour l’office du tourisme australien en France,
qui avait organisé le concours. "J’étais sous contrat avec eux et
j’animais des événements, essentiellement à Paris, autour des Français
qui voulaient partir là-bas, soit pour des vacances, soit pour
s’expatrier".
Sa candidature avait créé un véritable buzz sur
Internet. Il s’y attendait, il y avait travaillé. Il avoue quand même
avoir été surpris par son ampleur. "J’avais vraiment fait en sorte que
ma candidature crée plus d’intérêt que les autres. J’ai notamment fait
une grosse campagne médias, qui a eu du mal à démarrer, puis tout s’est
enchaîné. Ma candidature a fait le tour des différents médias que ce
soit la radio, internet ou la télé". Il faut dire qu’il y a passé du
temps, entre 200 et 300 heures en tout, environ quatre heures par jour.
En
postulant au meilleur job du monde, Benoît Henry a su se démarquer et
s’assurer une visibilité pour trouver ensuite un emploi. Une tactique
qu’il recommande à tous les jeunes à la recherche de leur premier
emploi. "Les belles opportunités ne se créent pas, il faut vraiment
aller les chercher, les déclencher. Ça passe par des CV-vidéos, par les
CV interactifs, par des touches de marketing qui appuient les
candidatures spontanées. Je pense qu’aujourd’hui c’est impératif pour
avoir le job que l’on veut".
Aujourd’hui, Benoît Henry habite
Thonon-les-Bains et fait le trajet tous les jours jusqu’à Lausanne, en
Suisse où il travaille. "Il y a environ un an, j’ai eu l’opportunité
d’intégrer un plus gros groupe, toujours en tant que chef de projets web". Marié, il sera papa dans quelques mois.
Il y a quatre ans, il
était en lice pour le meilleur job du monde. Il ne l’a pas eu, mais ne
regrette rien, il a su se créer son meilleur job à lui.