La grogne monte chez les médecins depuis quelques mois. Pourtant un
accord a été signé en automne dernier avec l’assurance maladie. "Il a y
de nombreuses informations qui vont dans tous les sens, vers l’hôpital,
vers la médecine générale, vers la médecine libérale… Mais il n’y a
aucune mesure concrète et c’est ce qui met tout le monde dans
l’embarras. Il faut organiser le système de soin de façon cohérente".
Aujourd’hui
l’accès aux soins à Lyon est-il facile pour un patient qui veut voir un
médecin généraliste ou autre ? "Non, actuellement l’accès aux soins
n’est pas facile, parce que les médecins généralistes sont débordés et
rien n’est fait pour attirer les jeunes vers la médecine générale. Il
faudrait pour cela que tous les acteurs, à la fois les collectivités
locales et la CPAM, aident à l’installation des jeunes médecins. Pour
s’installer il peut y avoir plusieurs obstacles, comme l’immobilier par
exemple. C’est parfois un véritable parcours du combattant".
Dans
l’agglomération, il existe de réelles disparités. Il y a des endroits où
il est très difficile de trouver un cabinet pour accueillir de nouveaux
patients car les médecins affichent complets. "En effet. Pourtant la
solution existe puisque nous même voulions et souhaitions accueillir de
nouveaux médecins, mais ça ne sera pas possible avant six ans nous
dit-on, pour des problèmes d’immobiliers".
L’immobilier à Lyon est
très cher, il est donc difficile de trouver une location ? "Oui c’est
très cher et surtout c’est surtout difficile de trouver des locaux
suffisamment grand pour accepter un regroupement de professionnels. Car
je crois que l’avenir c’est le regroupement professionnel, c’est ce qui
attire les jeunes, c’est ce qui permet l’organisation de sa vie
professionnelle et de sa vie privée. C’est aussi s’associer et
s’organiser avec d’autres métiers paramédicaux, c’est une organisation
du système de santé".
Quel est le paysage des médecins à Lyon,
sont-ils plutôt vers la retraite ou est-ce que des jeunes arrivent ? "La situation se dégrade d’années en années, l’âge des médecins avance
c’est évident. Il y de nouvelles installations mais elles sont rares et
ne sont pas facilitées par les collectivités locales actuellement".
Il
faut dire qu’il est difficile de comprendre quels sont les vrais
tarifs, de voir quels sont les médecins qui dépassent les honoraires. "Actuellement, rien n’est régulier. C’est justement ce que l’on demande,
qu’il y ait un parcours coordonné, de la transparence. Le patient
consulte son médecin généraliste qui l’envoie vers un spécialiste, cela
doit se faire à tarif remboursable entièrement, à partir du moment où il
suit un parcours coordonné. Concernant les dépassements d’honoraires,
je pense que c’est un vrai problème d’accès aux soins, par contre la
façon dont il a été présenté et réglé à l’automne dernier ne réglera pas
le problème. Ils visent uniquement à attaquer ou à condamner de très
gros dépasseurs et ce n’est pas ça qui pose problème actuellement".
On
parle beaucoup de crise de vocation de la médecine générale, est-ce que
c’est quelque chose que vous ressentez ? "Bien-sûr. Je crois que les
étudiants, comme j’en reçois actuellement, sont très motivés par tout ce
qu’on peut faire, par toutes les larges compétences du médecin
généraliste. Mais ils sont très inquiets par la protection sociale qui
pose un grand problème chez les généralistes, car malheureusement la
maladie ne nous épargne pas, parce que l’installation n’est pas facilité
par les pouvoirs publics comme je l’ai déjà dit et parce qu’il y a des
obstacles administratifs. C’est pour cela que nous inquiets pour les
patients. Si les patients veulent avoir un médecin généraliste dans dix
ans il faut que les mesures soit prises maintenant".
Mercredi 13 Mars 2013 à 09h03
Florence Lapica, du syndicat MG 69 : "Les médecins généralistes à Lyon sont surbookés"

Florence Lapica - LyonMag
Florence Lapica, médecin généraliste et présidente du syndicat MG 69, était l'invitée ce mercredi de Jazz Radio pour l'émission Ça Jazz à Lyon, proposée en partenariat avec LyonMag.
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ça jazz à lyon
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Certes l'immobilier est un obstacle en ville comme l'isolement l'est en campagne mais la véritable cause du désengagement des jeunes de la médecine libérale reste les conditions d'exercice en libéral qui sont devenues un véritable repoussoir pour les jeunes médecins :
Signaler Répondre- 60 à 80 heures de travail hebdomadaire
- Une rémunération des plus faibles en Europe
- Toujours plus de contraintes administratives
- Des CPAM tatillonnes et promptes à sanctionner les médecin au moyen d'une justice d'exception qui bafoue les droits de la défense
- Des responsables politiques qui régulièrement stigmatisent la profession,
Une sécu qui se désengage de la prise en charge des soins ambulatoires...
Un exemple qui illustre le mépris des responsables envers le médecin libéral : de par la loi le médecin libéral qui assure la permanence des soins (PDS) le fait dans le cadre d'une mission de service public, pourtant il le fait sous le couvert de ses assurances privées, et s'il n'a pas souscrit de contrat il n'est pas assuré !
Dr Marcel GARRIGOU-GRANDCHAMP, Lyon 3è, Pdt d'UNION GENERALISTE (FMF), responsable de la CELLULE JURIDIQUE de la FMF
On a cas arrêter de rembourser autant et aussi vite les consultations et la seulement ceux qui sont vraiment malades iront chez le médecin et il ne devrait plus y avoir la queue et le trou de la sécu ira de ce fait beaucoup mieux. Supprimons AME et le ménage se fera naturellement. Bon courage aux médecins quand même.
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